L’exactitude est la politesse des rois » aurait dit Louis XIV. Elle devrait être aussi celle des présidents de corrida. Le monarque parlait du temps bien sûr. Pour les arbitres du toreo, il s’agit de ce qui se passe sous leurs yeux sur le sable. Certes le toreo n’est pas, grâce au ciel, une science exacte – domaine où l’inexactitude est impardonnable - mais un art ! Et qui dit art dit subjectivité. Mais il y a des évidences.
Lorsqu’un président fait un déni de trophées, refuse la première oreille malgré la blancheur des gradins, il se conduit avec le plus grand des mépris envers le public, même si celui-ci se trompe. C’est lui dire « Vous êtes des imbéciles, vous n’y connaissez rien. » Tout président est pourtant tenu d’appliquer cette règle. Le premier pavillon appartient à ce « cochon de payant » qui remplit ou ne remplit plus, hélas, les arènes. Certes le public peut se tromper, mais ce trophée prend la mesure de son plaisir, de son émotion à bon ou mauvais escient. Le refus de la moindre oreille à un certain Angel à Bilbao l’an passé, qui avait soulevé l’arène au cours d’une faena de toute beauté faillit provoquer une émeute.
Par contre la seconde oreille, chacun le sait, appartient au président, qui lui aussi en simple mortel qu’il est, investi d’un « pouvoir » pendant environ deux heures ou une vie pour certains…, peut se tromper ! Dans un sens ou dans l’autre ! Céder à la pression de certains « spectateurs » - les vrais aficionados se trompent eux rarement – est une faute, comme l’est de s’aveugler sur la mauvaise qualité d’une épée ! Octroyer un second trophée, par exemple, à M. Juli, un certain 13 septembre 2014 à Dax en était une. Sa faena à son second toro avait été parfaite de technicité, d’habileté, même si dénuée d’émotion. Mais son « julipié » injustement récompensé était horrible, quoiqu’ efficace, ce pourquoi le public, mais pas le président, n’y a vu que du feu. Une tricherie, un scandaleux bajonazo pratiqué à 1 km du toro. Je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que j’ai tant aimé et admiré le Juli d’antan. M. Juli l’épée en main est devenu un tricheur, pas seulement parce qu’il impose ses toros. Le chef de « gang » en déliquescence, bien qu’il refasse des siennes à Séville pour la programmation de la prochaine Feria, n’est plus le maître qu’il a été, hélas, et beaucoup ont mis leur « adoration » en berne. Je ne vais pas me faire que des amis, tant pis, il s’agit d’un billet d’humeur après tout…
Pour en revenir aux présidents, il avait été fortement question de formation, sinon de « cours » de présidence pour ramener ces messieurs au respect de certaines valeurs, en dépit de leur expérience ou inexpérience – pas tous – de la « chose » taurine. Ceci ne semble guère encore appliqué…
Messieurs les présidents retournez à l’école !
El Corbino