C’est en 1999 que paraît en français l’ouvrage de Tomi Ungerer intitulé Otto, autobiographie d’un ours en peluche et originellement écrit en anglais. « J’ai compris que j’étais vieux le jour où je me suis retrouvé dans la vitrine d’un antiquaire ». C’est ainsi qu’Otto commence à raconter son histoire. Il se souvient de sa conception, d’avoir été offert à David, de jouer avec celui-ci et son ami Oskar, d’avoir été confié à ce dernier quand David a été déporté, d’avoir voyagé jusqu’au États-Unis après la guerre, d’avoir atterri dans une poubelle, d’avoir été sauvé, réparé et d’avoir observé le monde depuis une boutique jusqu’à ce qu’une merveilleuse surprise l’en fasse sortir.
L’ours en peluche est le symbole de l’enfance et de ses douceurs. Mais l’enfance n’est pas à l’abri des horreurs du monde et il faut parler aux plus jeunes des conflits, des discriminations, de ce dont sont capables les êtres humains. Autant qu’il faut les encourager à soutenir leur prochain, à tolérer les différences, à s’en nourrir. L’auteur prouve ici que cela est possible en utilisant un emblème qui ne « parlera » pas seulement aux enfants. Le récit d’Otto est touchant, dramatique mais met aussi en avant ce qui fait avancer l’homme : l’espoir.