Samedi, alors qu'il tombait des hallebardes, juste avant la rencontre du Conseil d'Administration de Ressources Solidaires, le porteur des clés était en retard... Ou plutôt pas suffisament en avance pour nous mettre à l'abri...
Nous sommes donc allés tous les deux nous protéger des cordes humides et froides qui tombaient du ciel dans un café [1]. La porte étroite était "encombrée" par 3 jeunes hommes qui fumaient leur cigarette... La loi anti cigarettes doit être une aubaine pour ls vendeurs de médicaments anti rhume... Ils se sont écartés pour nous laisser passer. Le troquet est un café PMU assez classique : murs jaunes (Jaunies par des milliers de cartouches fumées ?), des tables et des chaises en formica marron, des vitrines en angle couvertes de la buée normale par ce temps...
N'ayant pas trop de temps, nous nous sommes installés au comptoir, pour prendre le "petit noir sur le zinc" ... "2 cafés s'il vous plait" ... Nous dégoulinons sur le sol, nos porte documents sont trempés, la mallette du vidéo projecteur est ruisselante...
A l'intérieur, une trentaine de personnes a les yeux braqués sur les écrans de télévision. Ils jouent aux jeux de la Française des jeux, nouvelle Eldorado des "sans le sous dès le 11 du mois", miroir aux alouettes renvoyant l'opportunité de vivre des jours meilleurs à moindre effort. Pourtant qui s'enrichit réellement si ce n'est l'Etat ! Un impôt sur les "sans revenus" ! Les grilles se noircissent, la machine à enregistrer les choix crépite, le téléviseur maquillé aux couleurs des jeux de hasard fait défiler des chiffres et des grilles que les profanes que nous sommes, ne décodent pas. Pourtant, nos congénères dans la salle semblent eux, les décoder, les visages se crispent, les yeux se plissent pour mieux voir (L'âge n'aide pas à regarder un écran de 40 cm de diagonal, posé sur un meuble à 2m50 de haut, situé à 5m de votre table !), les doigts font tourner les stylos, ...
La proportion d'hommes est grande dans la salle, seules 2 femmes sont installées aux tables. L'âge moyen des attablés est plus proche de la cinquantaine, mais les hommes debout à la porte et au zinc sont plutôt des trentenaires. Il est d'ailleurs intéressant de noter que ceux ci ne sont pas du tout dans le trip "jeux de hasard", mais sont là pour discuter, boire un café, en attendant "je-ne-sais-quoi"... Je remarque bien les yeux se posant sur toi, il doit être bien entendu rare de voir une femme comme toi dans ce café (Même si il se trouve en plein centre ville). Une quadra épanouie et agréable à regarder ! C'est d'ailleurs plutôt flatteur pour moi, même si aucun geste ne permet de penser que je suis l'heureux veinard qui partage sa vie avec toi. L'humidité de nos vêtements et le contexte ne prêtent pas à la câlinerie ...
Le porteur des clés passe dans la rue, nous allons pouvoir entrer dans la bâtiment accueillant notre réunion. Nous reprenons nos affaires et repassons la porte, les jeunes hommes fumeurs s'écartent de nouveau et jettent un oeil sur toi.
Nous rejoignons Cyrille, la réunion peut commencer au sec...
Et puis lundi soir, tu m'annonces que tu as senti les regards se poser sur toi. Tu me l'annonces comme cela, sans contexte particulier. Tu me dis d'ailleurs que c'était agréable non pas de se faire désirer (Nous n'en étions pas là non plus !), mais d'être regardé, que d'autres personnes portent un regard "dragueur" sur toi. D'être regardé, admiré, dragué, ... Même si ce n'est que par le regard...
Etonnante réaction de ta part ! Pour rigoler, et confirmer indirectement, je te réponds que j'ai encore été obligé de me "battre dans la rue pour te garder"... Ce n'est pas la première fois que cela arrive (Les regards, pas la "baston de rue" !), mais c'est peut être la première fois que tu les vois... Ou plutôt que tu l'exprimes...
Au delà de cette anecdote, il est important de te faire remarquer que ce que je te dis à longueur d'année n'est pas mensonger : tu es mignonne et épanouie et donc admirable.
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Bon, je vous laisse, j'ai mon cours de "combat rapproché"...
[1] La photo du bistrot vient de là : http://www.bistrotdepays.com
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