l'information en France est à l'image d'une célèbre " maison de maçon "... Vite faite, mal faite.
Observateur vigilant de la manière dont circulent les informations dans notre pays, et du comment travaillent (ou pas...) les différents journaux, je suis ma foi (au risque d'en choquer certains) fort satisfait de cette boulette inespérée concernant la mort puis le retour miraculeux à la vie de Martin Bouygues. [Il est d'ailleurs assez éclairant que ce soit TF1 la première qui ait communiqué un démenti. Normal, ses affaires en dépendent...].
Car en effet, comme le déclare le SNJ TV sur ce tweet, le fait de céder au culte de la précipitation et de l'instantanéité en relayer automatiquement et sans aucune vérification préalable une dépêche de l'AFP - qui elle-même a d'ailleurs préféré dans un premier temps s'en prendre aux utilisateurs de twitter plutôt que de rechercher la vérité, ce qui a provoqué l'hilarité générale - ne saurait représenter une politique éditoriale digne de ce nom. Ni même correspondre, comme je le dénonce assez régulièrement sur ce blog, à la déontologie du journalisme telle que présentée et définie ici :
Le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ; il ne peut se confondre avec la communication. Son exercice demande du temps et des moyens, quel que soit le support. Il ne peut y avoir de respect des règles déontologiques sans mise en œuvre des conditions d'exercice qu'elles nécessitent.
Mais quand on sait, justement, que dans ce domaine comme dans trop d'autres, les conditions d'une information de qualité ne sont pas réunies, puisque trop souvent la rentabilité financière est plus importante que toute autre considération, ce qui signifie un recours massif à des personnels précaires quand ce n'est pas à des stagiaires, il ne faut pas s'étonner de ce genre de bévues préjudiciables à l' ensemble d'une profession, elle même responsable de sa propre incurie. Mais ce n'est pas la seule... Le fait que des groupes financiers tentaculaires qui pratiquent des modes de gestion indifférenciés qu'ils vendent du yaourth ou un journal n'y est à mon avis pas pour rien non plus... Pourtant, le droit à une information de qualité est l'une des bases d'une démocratie qui fonctionne correctement. Nos décideurs feraient bien d'en tenir compte enfin, et d'en tirer les conclusions qui s 'imposent. Puisse cette histoire nous servir de leçon.
Pièce jointe :Et e cadeau bonus du jour, de la part d'un (très très) grand journaliste... :