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Critique Ciné : Au Premier Regard, aveuglement beau

Publié le 28 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Au Premier Regard // De Daniel Ribeiro. Avec Ghilherme Lobo, Fabio Audi et Tess Amorim.


Les romances gays ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile à raconter car le cinéma LGBT, bien qu’il se soit racheté une conduite depuis quelques temps n’en reste pas moins un cinéma qui a aussi un passif de très mauvais films qui n’avait pas vraiment de regard intéressant sur l’homosexualité et qui n’étaient donc que des comédies érotiques censées faire vivre des fantasmes (on pense notamment à la franchise Eating Out). Mais avec des films comme Au Premier Regard (et bien d’autres encore), le regard porté sur l’homosexualité est complètement différent et dans le cas de ce film, malgré ses faiblesses, le regard est vraiment touchant. Ce qui fait la vraie force de ce film c’est avant tout le combat de ce jeune garçon, Leonardo, qui est aveugle et qui a envie de vivre sa vie comme les autres garçons de son âge sans que ses parents ne soient constamment sur son dos. Il a besoin d’être plus libre et de faire des choses de son âge mais ses parents ne doivent pas être là constamment sur son dos. C’est logique mais la rébellion de Leonardo est traitée de façon assez rapide alors qu’elle aurait mérité d’être beaucoup mieux maîtrisée.

C’est la fin de l’été à São Paulo. Leonardo, 15 ans, est aveugle. Il aimerait être plus indépendant, étudier à l’étranger, mais aussi tomber amoureux. Un jour, Gabriel, un nouvel élève, débarque dans sa classe. Les deux adolescents se rapprochent et progressivement, leur amitié semble évoluer vers autre chose. Mais comment Leonardo pourrait-il séduire Gabriel et savoir s’il lui plait puisqu’il ne peut pas le voir ?

Le seul avantage dans Au Premier Regard c’est cette relation qui se dessine. C’est une sorte d’ode à l’amour avec quelques scènes qui sortent du lot (comme cette nuit où Leonardo va découvrir son amour pour Gabriel en respirant l’odeur de son parfum ou encore celle de la douche très simple mais mignonne et pleine de respect). Au Premier Regard est aussi un film qui veut nous dire que ce n’est pas facile d’aimer un homme mais aussi que cela n’a rien d’horrible car aucun des deux personnages n’en fait un drame. Au contraire, ils vont plutôt embrasser leur destin et tenter de vivre leur amour étape par étape. Les jeunes acteurs, inconnus au bataillon pour moi n’était pas un très grand adepte du cinéma brésilien (surtout car il traverse très peu les frontières françaises, mais le dernier film brésilien que j’ai vu, Favelas, était un autre film que j’avais apprécié l’an dernier). On peut se satisfaire du fait que Daniel Ribeiro ait décidé de ne pas trop en faire dans sa mise en scène. C’est très sobre et l’on sent que son but est justement de nous offrir un récit à la mise en scène très juste. Le regard porté est tout de même très touchant car tout est fait dans le respect des personnages.

L’histoire de Au Premier Regard est tout de même assez intéressant puisque suite au succès de son second court, Daniel Ribeiro a alors arrangé le scénario, appelé les mêmes acteurs et en a fait un long métrage. Je n’ai pas vu le court mais quand j’ai découvert ça cela m’a vraiment rendu curieux car j’aimerais bien voir de quoi il est parti pour faire ce long métrage qui est tout de même très réussi en son genre, à la fois d’un point de vue du script, de la mise en scène, du jeu des acteurs, etc. Tout n’est pas parfait pour autant mais ce n’est pas le plus important. L’histoire de ce jeune garçon et de l’amour qu’il a à donner m’a beaucoup touché. J’en redemande de ces petits films comme celui-ci malgré leurs défauts. Le seul vrai défaut de Au Premier Regard est presque de ne pas trop porter de regard sur les parents de Leonardo qui ont pourtant un rôle très important. Si la scène du rasoir était l’une des plus belles scènes du film, c’est bien la preuve que le réalisateur est passé à côté de quelque chose. Mais tout ce que l’on a à côté fonctionne très bien sur moi. C’est pour cela que j’ai envie d’en voir encore plus de ce que Daniel Ribeiro pourrait faire prochainement pour nous prendre de court.

Note : 8/10. En bref, un joli petit film plein de tendresse.

Date de sortie : 23 juillet 2014


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