Le régime méditerranéen, c’est-à-dire riche en fruits, légumes, légumineuses, poissons, huile d’olive et de noix a déjà été reconnu pour son efficacité contre le risque cardiovasculaire,contre certains troubles du sommeil, pour booster la fertilité,préserver la santé osseuse, prolonger la longévité. Cependant, sur le plan cognitif, les résultats sont mitigés. Une récente étudepubliée dans l’American Journal of Clinical Nutrition avait montré l’absence d’association entre l’adoption, à la quarantaine, d’un régime méditerranéen et les performances cognitives évaluées 13 ans plus tard. Une autre étude, de 2013, publiée dans la revue Neurology, concluait que les personnes âgées qui suivent ce type de régime ont un risque légèrement réduit, de 13%, de déclin cognitif. Sauf en cas de diabète. Cette nouvelle étude confirme ces résultats, en suggérant que le syndrome métabolique augmente le risque de "conversion" de la déficience cognitive légère à la démence.
En fait, les chercheurs de l’University College de Londres et du Johns Hopkins, après examen de la littérature sur les comportements modifiables associés au risque de démence chez les personnes ayant une déficience cognitive légère (MCI), n’ont trouvé qu’une seule étude évaluant les effets du régime méditerranéen, parmi les 30 études finalement retenues. Leur méta-analyse montre en substance, l’impact de multiples facteurs :
· Diabète (sur la base de 7 études) : Les personnes avec MCI atteintes de diabète présentent un risque accru de 65% de démence vs les participants sans diabète.
· Hypertension (sur la base de 7 études) : Pas de preuve d’association avec une augmentation du risque de démence (OR : 1,19),
· Taux de cholestérol élevé (2 études) : Pas de preuve d’association avec une augmentation du risque de démence (OR :0,92),
· Tabagisme (3 études) : Il semble associé à une diminution du risque de démence, mais la relation n’est plus significative après ajustement pour l’âge. Les fumeurs sont peut-être plus susceptibles de mourir avant d’avoir développé une démence ?
· Alcool (3 études) : aucune association
· Syndrome métabolique (1 étude) : Associé mais avec un type spécifique de démence (déficience cognitive amnésique)
· Santé mentale (4 études) : L’association entre les symptômes neuropsychiatriques et la démence est démontrée (OR 3,11), mais pas celle entre les symptômes de dépression et la démence (OR 1,35).
· Enfin, les facteurs alimentaires (1 étude portant sur le régime méditerranéen) : Il s’avère bien associé à un risque plus faible de conversion à la maladie d’Alzheimer.
A l’issue de cette étude, les moyens de prévenir l’apparition de la démence restent peu clairs. Cependant, on retiendra que le diabète et le syndrome métabolique augmentent ce risque de » conversion » de la déficience cognitive légère à la démence. Et que le régime méditerranéen peut contribuer à prévenir le diabète…
Source:American Journal of Psychiatry February 22 2014 DOI: 10.1176/appi.ajp.2014.14070878 (Visuel© LiliGraphie – Fotolia.com)
Modifiable Predictors of Dementia in Mild Cognitive Impairment: A Systematic Review and Meta-Analysis