Titre original : Project Almanac
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Dean Israelite
Distribution : Jonny Weston, Sofia Black-D’Elia, Michelle DeFraites, Allen Evangelista, Virginia Gardner, Sam Lerner, Amy Landecker…
Genre : Science-Fiction/Thriller
Date de sortie : 25 février 2015
Le Pitch :
David, un jeune homme féru de sciences, découvre par un curieux hasard dans l’ancien atelier de son père disparu, les plans d’une machine à voyager dans le temps. Accompagné de ses amis, il décide de fabriquer cette machine et de l’essayer au plus vite. Les possibilités incroyables de cette invention révolutionnaire vont bouleverser l’existence du groupe, qui va découvrir que l’on ne change pas le cours des choses sans en payer le prix…
La Critique :
Projet Almanac est un film estampillé MTV. En plus, il s’agit d’une production Michael Bay. Outch ! Assurément de quoi y aller avec un maximum de prudence, surtout au regard de l’affiche plutôt approximative, qui semblait annoncer une sorte de mélange improbable entre Retour vers le Futur et Projet X. À l’arrivée, qu’en est-il ? Et bien, la surprise est plutôt bonne. Non pas que le film de Dean Israelite, un réalisateur de courts-métrages qui passe pour la première fois au long, soit révolutionnaire. Non, clairement pas. Cela dit, il fait le job et remplit son objectif sans trop se la jouer, tout en évitant la plupart du temps de tomber dans l’excès.
Les films tournant autour des voyages dans le temps sont légion. De Retour vers le Futur à Terminator, en passant La Machine à explorer le temps, le cinéma a largement exploité cette thématique hyper riche et hyper séduisante, mais aussi hyper casse-gueule. Immanquablement, Projet Almanac n’évite pas toujours les pièges inhérents au style et, à trop vouloir aborder son récit par le prisme d’une coolitude propre à la jeunesse des protagonistes et à l’esprit MTV bel et bien présent, se prend les pieds dans le tapis. Et en plus, il s’agit d’un found footage, à savoir un film tourné à l’aide de multiples caméscopes, par plusieurs personnes, dont l’étrange tendance à ne jamais se séparer de leurs caméras, s’avère ici comme ailleurs toujours aussi injustifiable. Un found footage qui, bonne nouvelle, évoque davantage le très bon Chronicle, que n’importe quel mauvais Paranormal Activity. Oui ça bouge un peu dans tous les sens, mais globalement, la mise en scène reste sage et lisible. Suffisamment en tout cas pour offrir un minimum d’ampleur à l’action, sans entamer l’immersion propre à ce genre de productions (quand elles sont soignées cela va de soi).
Nourri de bonnes intentions, Projet Almanac cible bien évidemment un public jeune, auquel la tonalité et les références parleront davantage qu’à quelqu’un qui a déjà vu les grands classiques et qui ne se déplacera certainement même pas en salle pour le découvrir. En revanche, si il n’évite pas de soulever certaines questions relatives aux paradoxes temporels déclenchés par les héros, le film de Dean Israelite fait preuve d’une belle efficacité et d’une constance agréable.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le long-métrage se suit sans problème. Il fait office de divertissement soigné, porté par des effets-spéciaux plutôt discrets et là aussi efficaces et par une troupe de jeunes comédiens tout à fait impeccable, si on fait exception des stéréotypes qu’ils incarnent sans même chercher à s’en cacher. Jonny Weston est ce type brillant, capable d’utiliser une X-Box afin de booster sa machine à voyager dans le temps, et beau gosse qui s’ignore, la superbe Sofia Black-D’Elia, transfuge de la version U.S., de la série Skins, est la fille canon que convoite le héros, Allen Evangelista est le bon pote presque aussi intelligent que le protagoniste principal, Virginia Gardner est la bombasse qui s’ignore et qui tient son rôle de bonne copine et de camerawoman, et Sam Lerner est ce bon camarade qui ne comprend rien mais qui assume son rôle de gentil bouffon. Tout le monde tient ses positions et confère un charme indéniable à ce qui n’aurait pu être qu’un énième teen movie poussif et anecdotique.
La love story -inévitable- entre Jonny Weston et Sofia Black-D’Elia est par exemple très touchante, car illustrée au fil de moments volés en marge de l’action principale, durant lesquels l’émotion parvient à sublimer le classicisme des situations. Là encore, rien de vraiment génial, mais rien ne mauvais non plus. Projet Almanac est peut-être un peu trop long, mais jamais il ne démérite. Conscient de son statut de pur produit pour la nouvelle génération MTV, le film tente quand même de gagner ses galons, en suivant justement l’exemple de Chronicle et souvent, il y arrive, à force de bonne volonté et d’une sincérité indéniable.
On passera sur les placements de produits (Red Bull, Microsoft, etc…), sur la musique offrant au métrage de faux airs de long clip vidéo et sur les nombreuses approximations. Les yeux rivés sur des références qu’il ne prétend jamais égaler, Projet Almanac offre exactement ce qu’il est censé offrir. Un spectacle divertissant, enlevé et plutôt stimulant.
@ Gilles Rolland