D'abord se souvenir qu'en son temps, j'ai adoré Hefner, plus que tout autre groupe, faisant suite à la défection de Belle and Sebastian, dont les albums après "The Boy with the Arab Strap" n'ont cessé de me désintéresser. La formation emmenée par Darren Hayman les avait remplacé au pied levé : même pop enjouée aux mélodies qui visent immédiatement justes, même apparente naïveté, avec l'humour en plus et un style bien marqué, accentué par l'aspect "cartoon" des pochettes (d'ailleurs, si quelqu'un sait comment se procurer les badges avec lesdites pochettes griffées dessus, merci de partager). Hayman a mis fin à son groupe après seulement 4 albums tous plus que recommandables, ainsi que l'excellente compilation "Boxing Hefner". Il continue depuis à produire disques sur disques, à une vitesse de un par an en moyenne. Darren Hayman est passé il y a quelques semaines chez Vincent Théval et
son émission Label Pop, le lundi soir sur France Musique. Théval, c'est un
peu le successeur de Lenoir, mais plus "caresses" que "tatapoum". J'ai été
déçu par son intervention. Je n'y ai pas retrouvé la fraîcheur, l'ironie
de l'ancien leader de Hefner, celui qui chantait ses hymnes pour la
cigarette, la poste, l'alcool, toutes ces choses que n'avons pas faites
et j'en passe. Celui qui promettait de danser le jour de la mort de
Thatcher en fredonnant "The witch is dead".
Il reste un homme aux
convictions politiques toujours ancrées à gauche. La preuve en est le titre
de ce nouveau disque inspiré par les textes de William Morris, un intellectuel anglais du 19ème siècle. Avec "Chants for Socialists" - disponible en téléchargement gratuit ici, normal pour un album de gauche, hein ;-) - , j'ai quand même retrouvé l'incroyable talent mélodique de Hayman, accompagné pour une fois d'arrangements soignés. Nos idoles aussi se rangent des voitures, se posent. C'est humain. Je garde un profond attachement pour le monsieur et sa carrière. Mais s'il fallait me mettre un de ses disques là, tout de suite entre les oreilles, je choisirais plutôt un disque d'Hefner, "The Fidelity Wars" par exemple, au titre finalement révélateur.
Clip de "Mayday" :