Série :
Calvin et Hobbes
Titre:
T1, Adieu Monde Cruel
Auteurs
: Bill Watterson
Editeur :
Hors Collection/Presses de la Cité
Année :
1991
Résumé :
Calvin
est un garçon insupportable et Hobbes un tigre en peluche. Enfin,
sauf quand il est seul avec Calvin où il se révèle être un vrai
tigre, adorable, philosophe, joueur et taquin ! Mais peut-être que
vous savez déjà tout cela si vous avez lu cette précédente
chronique sur le tome 13 de la série...
Sinon,
n'hésitez pas à aller y faire un tour pour avoir une idée de cet
univers doux, tendre et franchement drôle avant de revenir découvrir
ici de nouvelles informations, et des images de l'exposition
Watterson à Angoulême pour le FIBD 2015 !
Mon
avis :
Ce
tome nous présente les différentes thématiques déclinées par
Watterson avec ses deux personnages principaux. Certes, la différence
de point de vue jouant sur Hobbes est bien présente dès ce premier
tome mais on y repère aussi les différentes saisons qui passent,
l'imagination débordante de Calvin, ses avatars comme Spiff le
spationaute ou encore la présence de Susie Perkins, LA fille de la
série. Et surtout la sale manie de Hobbes de bondir, tel un tigre
aux abois, sur Calvin dès qu'il rentre de l'école !
Avant
tout, c'est une belle histoire d'amitié entre un enfant et... et …
on ne saura jamais vraiment qui ! Hobbes est-il le génie de la
peluche ou un ami imaginaire ? Le mystère reste entier. Et peu
importe car cela n'est jamais un des moteurs de la narration mais
juste une porte vers une interrogation poétique.
Revenons
en arrière et ce de quelques années. Le 18 novembre 1985 pour être
exact. Ce jour-là, la publication de Calvin et Hobbes commence aux
USA – fanfare -. Car, avant d'arriver chez nous sous forme de
recueil de gags, cette BD prit la forme d'un strip quotidien paru
dans la presse américaine !
Dès
1986, la série explose et se retrouve publiée dans plus de trois
cents journaux. Calvin, ses parents, Hobbes, Susie, Moe et tous les
autres personnages des strips de Watterson vont vivre une décennie
fabuleuse qui va atteindre son apogée le 31 décembre 1995, où la
série paraît dans plus de deux mille journaux à travers le monde.
Mais
c'est aussi le jour où Calvin et Hobbes s'arrête, sur la volonté
de Watterson.
Alors,
même s'il ne figure pas dans ce premier tome, nous vous offrons en
VO le dernier strip de ces deux héros :
Une belle fin, non ?
Vous
avez un tout petit aperçu de cette œuvre pharaonique (je vous laisse calculer
: un strip quotidien sur dix ans... même avec des pauses, hein, ça
fait beaucoup).
Avec
ce premier volume français, vous pourrez découvrir et surtout rire,
car il n'y a pas à dire, ça marche toujours. J'étais moi-même
plié en deux en relisant certains gags. Simple et efficace !
Aujourd'hui,
Watterson fait encore des heureux, puisqu'il a gagné l'année
dernière le grand Prix du FIBD d'Angoulême et du coup, il a réalisé
l'affiche du festival 2015 :
Le retour de Calvin et Hobbes ?
Surprenant
de ne pas y voir nos deux compères, non ? A moins qu'il ne faille
comprendre comme une version adulte de Calvin et Hobbes ce monsieur
au long nez et son chien. Watterson prend possession de l'affiche
pour y raconter une histoire. Mais une histoire au format classique,
dirais-je, par rapport à la liberté dont il disposait (liberté
relative si on se rappelle les contraintes du support du journal)
dans ses derniers strips !
L'histoire
est drôle, certes, mais il y manque ce grain de folie, cette larme
de tendresse que vous récolterez à tire-larigot dans les aventures
de Calvin et de son tigre pas si peluche.
Mais
je vous parle des derniers strips de Watterson, peut-être ne les
connaissez-vous pas ? En tout cas, avec cette album qui revient au
base, c'est une autre facette de cette BD que vous découvrirez –
dont le mystérieux Alaska Blues mais je me tais là-dessus -. Moi,
c'est à Angoulême que je les ai mieux compris, dans la
rétrospective consacrée à Watterson, à l'Espace Franquin !
Alors
je vous propose de descendre les escaliers menant au sous-sol de cet
bâtiment, et d'y retourner ensemble, au travers de quelques
souvenirs...
Tout
d'abord, une belle entrée en matière, histoire de vous rappeler que
vous êtes au bon endroit, avec cette affiche murale qui pose le
sujet !
Bienvenue dans le monde merveilleux de Calvin et Hobbes !
Et
ensuite, une grande salle rectangulaire où l'on pouvait errer à
volonté (enfin, en fonction de la foule). Seule une petite salle
centrale avait été construite, créant ainsi un « mur de
droite » - rien de politique là-dedans, rassurez-vous -.
Errez donc, Messeiurs Dames !
Sur
le mur de gauche, on suivait la courte vie de Calvin et Hobbes - ben
oui, dix ans, ça va vite ! - en commençant par les influences de
Watterson (Fritz the Kat ou encore Snoopy, mais il y en a tant
d'autres).
Et nombreuses ont été les inspirations de Watterson !
Puis
la naissance de Calvin et les thématiques qui réunissent certains
strips, les saisons, les personnages, les avatars de Calvin, pour
arriver aux derniers strips ! Ah, que d'émotion. Bon, et que de rire
aussi.
La fin d'une aventure... Mais quelle aventure !
Bien
sûr, tout cela est présenté par des strips encadrés, en VO !
Des strips, partout, partout, partout !
On
y redécouvre le travail qui amène souvent à la simplicité -
apparente seulement - graphique de Calvin et Hobbes ! Le dynamisme
des mouvements, l'expressivité des personnages, et surtout ce
découpage que Watterson n'a pas cessé de travailler tout au long de
ces dix ans. On s'en rend compte en regardant l'évolution entre les
premiers et les derniers strips. Cases insérées dans d'autres
cases, gestion de l'espace...
Watterson
a opté rapidement pour des strips non pas en trois, mais en quatre
cases ! Sans perdre le côté percutant de ses gags.
Enfin,
après toutes ses réflexions, si vous repreniez l'expo pour suivre
le mur de droite, vous pouviez découvrir tout d'abord le matériel
de Watterson – comme il ne dessine plus ça ne lui a pas manqué –.
Le tout sous verre, pour que je ne puisse pas repartir avec. Pfff, quelle méfiance !
Puis
ensuite, un résumé de l'histoire de la BD de presse Américaine.
Avec des tas de reproductions affichées et plusieurs textes
d'explications.
Et là aussi, plein de choses à apprendre, et de dessins à croquer !
Et
enfin, si vous aviez le courage de franchir le rideau et d'entrer
dans la salle du milieu, vous pouviez prendre place dans un fauteuil
et découvrir le documentaire Stripped, qui vous éclaircissait sur
le fonctionnement des strips de presse américains et l'impact de la
crise sur cette presse !
Un
petit coup d'œil au trailer et au site du docu ? Il
faut savoir que Bill Watterson a participé à ce documentaire et a
répondu, en voix off, à certaines des questions posées à de
nombreux dessinateurs. La boucle est bouclée...
Cette
expo était aussi l'occasion de découvrir le travail en couleurs de
Bill Watterson à travers de formidables aquarelles de son univers
dont mes yeux ne se sont pas lassées.
De la couleur et même des aquarelles pour être précis !
En
sortant, j'avais presque l'envie d'y retourner, étant sûr d'avoir
raté quelque chose – d'ailleurs, j'y suis retourné -. Et voici un
petit souvenir :
Y sont-y pas mignons ?
En
tout cas, j'espère que la promenade vous a plu. Et J'espère surtout
que vous serez mordus par l'univers de l'infatigable diablotin Calvin
et de son boute-en-train de tigre Hobbes. Si c'est le cas, n'hésitez
pas à foncer voir votre libraire préféré pour lui demander : « Si
je veux plonger dans l'univers de Calvin et Hobbes, je commence par
quoi ? » Car il y a pléthore d'éditions, de rééditions, de
compilations, d'intégrales, alors autant demander l'avis de ceux qui
maîtrisent tout cela bien mieux que nous...
Zéda
fait un tour dans l'univers de Watterson...
Le
mot de la fin ? Non, aujourd'hui, ce sera le sourire de la fin que je
laisse à Bill Watterson.
Merci
Bill...
David