Je n’avais pas joué à The Binding of Isaac quand il est sorti sur Steam, et pour être honnête, je n’avais pas vraiment l’intention de le faire. Ceci explique qu’il m’aura fallu longtemps, un bouche à oreille très positif, et l’arrivée du jeu sur PS Vita et surtout sur le PS Plus, pour me décider à sauter le pas sur maVita… Et je ne l’ai pas regretté.
De prime abord, The Binding of Isaac: Rebirth n’est pas vraiment attirant. Déjà parce que le jeu bénéficie d’une direction artistique très particulière signée Edmund Mc Millen dont je reconnais volontiers le talent mais dont la patte graphique n’est pas exactement ma tasse de thé. Volontairement malsaine et gore,elle fait la part belle aux corps de foetus démembrés, aux cacas en tout genre et aux choses bien dégueulasses… Pour ceux qui ne le sauraient pas, j’ai une sainte horreur du gore qui me rend physiquement malade. Je ne partais donc pas conquise…
A cette ambiance pour le moins « particulière » s’ajoute une histoire tout aussi malsaine. En effet, le jeu vous faire suivre le destin d’Isaac (référence au personnage biblique) et de sa mère aussi pieuse que schizophrène qui, pensant entendre la voix du seigneur et obéir à ce dernier, décide de tuer son fils symbole du péché. Pour survivre Isaac décide alors de s’enfuir dans la cave de sa maison où il va devoir se confronter à des ennemis aussi bizarres que repoussants… Bourré de références bibliques, et proposant plusieurs niveaux de lecture, The Binding of Isaac n’est pas vraiment un jeu facile d’accès et peut vraiment rebuter dès les premières minutes.
Il n’en demeure pas moins que très vite mon aventure avec Isaac petit garçon maltraité et pourtant attachant m’a scotchée. Parce que finalement, on s’attache à ce petit garçon qui doit survivre dans différents donjons uniquement armés de ses larmes (oui rien que ça). Mais surtout parce que le jeu allie une redoutable efficacité dans son gameplay à un contenu et une rejouabilité énormes.
Très inspiré des premiers Zelda (en beaucoup plus crade), The Binding of Isaac: Rebirth a pour immense point fort de générer aléatoirement niveaux et items de telle sorte qu’aucune partie ne ressemblera à une autre. Et ce notamment parce que les items récoltés au détour des niveaux peuvent radicalement modifier l’équilibre du titre en bien… ou en mal. Bref on ne s’habitue pas au niveaux et on apprend à gérer à chaque fois de nouveaux cas de figure…
Ces mécanismes simples et efficaces prodiguent à The Binding of Isaac une durée de vie gargantuesque à laquelle s’ajoute une difficulté franchement corsée propre à séduire les amateurs de vrais challenges (fort heureusement un mode « normal » a été ajouté à la version Rebirth). La mort est définitive et vous ramène immanquablement au premier niveau. Les objets, quant à eux, ne réapparaissent pas. Il en résulte un titre oppressant car parfois régénérer un peu de vie devient un vrai challenge.
Au final, The Binding of Isaac: Rebirth, alors qu’il avait tout pour me déplaire, m’a complètement hypnotisée au point de devenir une vrai drogue, le jeu auquel je joue dès que j’ai deux minutes… Très inspiré et immédiatement accessible, le jeu vaut vraiment le coup d’être essayé ne serait-ce que pour se faire sa propre opinion car sur ce titre il n’y a pas vraiment de demi-mesure: on aime ou on déteste. A tester de toute urgence si ce n’est déjà fait…
A noter qu’un prochain DLC « Afterlife », supposé ajouter encore une grosse centaine d’heures, des items, un personnage et des nouveaux niveaux, devrait être proposé prochainement. Pour ce qui me concerne, ce sera day-one.