La liste de réformes soumise par le gouvernement grec à l'Eurogroupe, un document exigé pour obtenir un financement de quatre mois, ressemble fort à une capitulation. Rédigée sous la forme d'une lettre envoyée par Yanis Varoufakis, le ministre hellénique des Finances, à Jeroen Dijsselbloem, son homologue néerlandais et président de l'Eurogroupe, on soupçonne cette liste de réformes d'avoir pour auteur le Groupe lui-même.
A la lecture du document, force est de constater que le programme de campagne du parti Syriza qui s'était fixé comme objectifs de rompre avec l'austérité (augmentation des minimas sociaux et des salaires), de relancer l'économie, et de ré-embaucher des fonctionnaires, ne semble plus d'actualité
A titre indicatif, la date de la mise en place de l'augmentation du salaire minimum disparaît du programme. Athènes s'engage à respecter les privatisations qui ont été complétées et s'engage à achever " conformément à la loi " les appels d'offre lancés, alors que son programme électoral prévoyait le gel des privatisations et se donnait la possibilité de revenir sur les privatisations effectuées par le gouvernement précédent. De plus, rien n'est dit quant à la réembauche d'une partie des fonctionnaires licenciés.
In fine, c'est sans doute le refus de la Grèce de sortir de l'Euro qui la condamne à devoir se soumettre tout en remettant en cause les promesses de campagne.
En 20 jours... c'était fait.
Même si les électeurs de Syriza ne se faisaient guère d'illusions, se sentiront-ils toutefois trahis par cette liste de réformes ?
En France seule la presse économique libérale et mondialiste ( la Tribune et les Echos) voit le verre à moitié plein à propos de la volte-face du gouvernement grec. Ce qui n'est pas fait pour rassurer ceux ont soutenu Syriza.
Qu'à cela ne tienne ! Face à ce revirement, les langues se délient. On mentionne après l'avoir longtemps oublié ou volontairement occulté, sans doute pour ne pas désespérer "la gauche", que le parti de Syriza est financé par George Soros, un parasite milliardaire qui a fait fortune en spéculant sur la Livre sterling. Quant à Yanis Varoufakis, ministre des finances et négociateur avec l'Eurogroupe, sa biographie révèle les informations suivantes : il est né en Australie ; il a enseigné dans une université du Texas ; il a été le conseiller économique du parti socialiste grec, le PASOK et du gouvernement de Papandreou.
A son sujet on évoque "un cheval de Troie" dans le gouvernement grec au service de l'oligarchie financière mondiale, une ploutocratie qui ne connaît aucune frontière. Mais l'avenir nous en dira toujours plus qu'un présent incertain.
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Pour prolonger, cliquez : Les critiques et les 5 questions au gouvernement de K. Lapavitsas, économiste et député Syriza