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La 2 875e comète découverte par SoHO intrigue les astronomes

Publié le 26 février 2015 par Pyxmalion @pyxmalion

La 2 875e comète découverte par le satellite SoHO intrigue les astronomes, car elle ne présente aucun lien de parenté avec le groupe de Kreutz ni aucun autre et a malgré tout survécue au feu solaire.

C’est le vénérable SoHO (Solar and Heliospheric Observatory), lancé fin 1995, qui est le plus grand découvreur et pourvoyeur de comètes de tous les temps. Au cours de toutes ces années d’activité, le satellite de l’ESA et de la NASA dédié à l’observation du Soleil, a effectivement surpris dans le champ de ses coronographes Lasco C2 et C3, plus 2 875 astres chevelus (du latin coma, chevelure) dont la plupart étaient inconnus jusque là. Les chercheurs en ont observé des téméraires qui s’aventurent très près de note étoile (désignés sungrazers en anglais, « brouteur de Soleil ») et aussi de nombreux que nous ne reverrons plus, car ils ont foncé (et fondu) dans le chaudron solaire… Dans la liste, ceux qui ont des orbites très similaires sont associés au groupe de Kreutz. Il s’agit vraisemblablement d’une multitude de débris qui ont été essaimés par une seule et même comète laquelle s’est fragmentée voici quelques siècles…

comète frôlant le Soleil

Position relative au Soleil et à Soho de la comète C/2015 D1 (Soho). Le 20 février 2015, la 2.875e comète découverte un peu plus tôt par le satellite passait à environ 3,5 millions de km de notre étoile, ici masquée (le cercle blanc délimite le Soleil) par le coronographe Lasco C2 de Soho

La 2 875e comète débusquée avec les yeux du satellite, accessoirement nommée Soho-2875, est un cas un peu particulier pour les astronomes, car elle n’appartient à aucun groupe connu et, en outre, a survécu au « feu » de notre Soleil et à ses puissantes forces de marée, le 20 février dernier, lorsqu’elle l’a frôlé à quelque 3,5 millions de km. A cet égard, on se souvient avec bonheur, de la comète Lovejoy qui, en 2011, avait brillamment résisté à son rase-mottes avec le Soleil, contre toute attente.

Baptisée depuis sa découverte C/2015 D1 (Soho), ce nouveau corps glacé devenu plus brillant depuis son passage à l’orée du Soleil laisse entrevoir, pour les astronomes amateurs, une chance d’être visible avec un instrument d’observation dans le ciel flamboyant du crépuscule au cours des prochains jours (fin février, début mars). Au lendemain de son flirt avec l’astre solaire, le 21 février, sa magnitude était de 4 à 4,5. Bien entendu, en prenant le large, sa luminosité décroit et elle est à présent estimée supérieure à 6. Cela signifie que dans la clarté de nos débuts de soirée, en direction des constellations des Poissons, à l’ouest, où s’affiche en ce moment l’étincelante Vénus accompagnée de son amant Mars, il n’est quasiment pas possible de la traquer à l’œil nu.

Toutefois, grâce à la carte du ciel développée par Bob King (alias Astrobob) — de son propre aveu encore approximative du fait du manque d’informations précises sur sa trajectoire —, on peut s’amuser à la rechercher avec une paire de jumelles, une lunette ou un télescope autour des étoiles qui jalonnent la route qu’elle devrait emprunter début mars, à travers les Poissons, Pégase et Andromède (voir la carte ci-dessous). Le 24 février, la comète C/2015 D1 (Soho) était à 45 millions de km du Soleil et plus de 127 millions de km de la Terre. Reste à espérer, au mieux, que survienne un sursaut de luminosité et sinon qu’il ne s’agit pas de son fantôme, en l’occurrence un nuage résiduel de glace et de poussières, comparable à celui de la comète Ison, laquelle s’était « brulée les ailes » en novembre 2014 lors de son survol de notre étoile. C’était la première et la dernière fois qu’elle rendait visite au Soleil.


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