En plein coeur de Rangoun, des musulmans, des bouddhistes et des chrétiens soignent ensemble les plus démunis, hors de toute considération ethnique, religieuse ou politique.

Publié le 26 février 2015 par Pierremartial
On l'appelle le Muslim Free Hospital. Situé en plein coeur de Rangoun, dans un des quartiers les plus métissés de la capitale birmane, une cinquantaine de médecins, de chirurgiens et d'infirmières y soignent solidairement et gratuitement les plus pauvres. Ils sont musulmans, bouddhistes ou chrétiens et travaillent, côte à côte et fraternellement.

Chaque jour, près de 500 personnes se pressent devant ses portes pour s'y faire soigner et 220 accouchements y ont lieu chaque mois.

Chacun donne ce qu'il peut. Ceux qui n'ont rien, ne donnent rien. Toutes et tous y sont soignés le mieux possible, hors de toute considération ethnique, religieuse ou politique.

L'hôpital de la Paix et de la Fraternité Dans les files d'attente et dans les salles communes, musulmans, bouddhistes et chrétiens s'y soutiennent, s'y entraident les uns les autres, se réconfortent, prouvant ainsi que le peuple birman est avant tout un peuple ouvert, solidaire et fraternel malgré les extrémistes de tel ou tel bord qui tentent, ici et là, d'enflammer les esprits et d'y semer les graines de racisme et de violence que l'on voit grossir, en ces temps difficiles, de par le monde entier.

Hôpital de la Paix, hôpital de la solidarité, le Muslim Free Hospital (1) est non seulement un bel et si concret exemple de “vivre-ensemble” initié par des musulmans, mais il est aussi un modèle dépassant les frontières de la Birmanie.

Fondé en 1937 par un groupe de musulmans puis rejoint et soutenu par de nombreux hommes et femmes de coeur de toutes religions, il a soigné, l'an dernier, 56.500 musulmans, 58.700 bouddhistes , 9500 indous et 3600 chrétiens.

Le médecin personnel d'Aung San Suu Kyi y soigne les ex prisonniers politiques Durant de longues années, c'est également là que la plupart des ex-prisonniers politiques venaient s'y faire discrètement soignés, après avoir été torturés et violentés par les hommes de la junte militaire.

C'est d"ailleurs un ancien prisonnier politique qui dirige le service chirurgie: le docteur Myo Win, qui a longtemps été le médecin personnel d'Aung San Suu Kyi.(2)

“Nous avons ici, toutes et tous, soignants comme patients, beaucoup de respect et d'amitié les uns envers les autres, que nous soyons musulmans, bouddhistes ou chrétiens” confie-t-il.

Un de ses collègues ajoute: “On donne souvent beaucoup d'écho à d'odieux comportements racistes minoritaires ou querelles interreligieuses mais on ne parle jamais des centaines de milliers de musulmans, bouddhistes et chrétiens qui vivent côte à côte sans problème à Rangoun comme ailleurs. C'est dommage! Car l'exemple est là et c'est ainsi que la majorité des Birmans veulent vivre. Dans le respect, en paix, en liberté et en harmonie“.


Pierre MARTIAL
Ecrivain-journaliste


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