El País du 21/02/2015 nous apprend que la Turquie et les USA viennent de signer un accord de coopération pour l’envoi de matériel militaire, le recrutement et l’entraînement de « musulmans modérés rebelles Syriens » en vue de lutter à la fois contre l’EI et contre Bachar el Assad. Ce qui est le meilleur moyen de laisser EI faire ce qu’il veut en Syrie. Peut-être vont-ils recruter les « héros » qui viennent de lancer une voiture piégée sur le parking de l’hôpital de Qardaha, ville natale de El Assad, tuant entre autres une infirmière et un employé ?
En même temps, le président Egyptien Al-Sissi, de même que Matteo Renzi en Italie, souhaite un mandat onusien pour attaquer la Lybie dont toute une zone est infestée par EI et la débarrasser de cette vermine. Qui s’y oppose au point d’avoir cessé toutes relations diplomatiques avec l’Egypte ? Nos chers amis Qataris. Tiens donc ?
Du côté de l’Ukraine, ça devient intéressant aussi. Le cessez-le-feu signé à Minsk n’a pas été respecté tout de suite. Puisqu’ils avaient une semaine les belligérants en ont profité pour consolider leurs positions. Il fallait s’y attendre puisqu’une poche de résistance militaire ukrainienne restait dans l’enclave de Debaltsevo, position intenable coincée entre les « républiques » de Donetsk et Lougansk. Moyennant quoi les civils qui se terraient depuis des mois accueillent les séparatistes qui viennent leur apporter vivres et médicaments… Maintenant les protagonistes se sont (enfin) mis d’accord pour retirer les armes lourdes du couloir protégé par les accords de Minsk, le cessez-le-feu devrait donc être dorénavant respecté (on l’espère du moins, bien que le sort de Marioupol qui se trouve aussi dans le Dombass ne soit pas tout à fait réglé). Affaire à suivre, surtout quand, là encore, El País nous informe que le gouvernement de Kiev appelle les conscrits (le service militaire est obligatoire en Ukraine) dès 16 ans pour un entraînement « en vue d’aller au front ». Les Espagnols sont d’autant plus remontés par cette information que des dizaines de jeunes orphelins de Tchernobyl, accueillis en période scolaire et universitaire dans des familles espagnoles, sont concernés par cette mesure. Or ces jeunes n’attendent que leur majorité pour être adoptables par leurs bienfaiteurs et rester en Espagne. Ils y sont lycéens ou ont entamé des études et n’entendent pas devenir de la chair à canon pour aller se battre, de surcroît, contre leur propre peuple. Les familles déposent donc des recours. Mais la question qui se pose est : au moment où la paix a des chances de s’installer, pourquoi Porochenko veut il recruter et entraîner des gamins ? Aurait-il l’intention de rouvrir le front dans six mois, une fois ces gosses suffisamment formés ?
MAUVAISE GRECE
Tsipras a baissé sa culotte devant la Troïka. Seule concession obtenue : elle ne s’appellera plus Troïka. Mais le plan d’aide de 7,2 milliards d’euros initialement prévu ne prendra effet que sous 4 mois et selon des conditions précises : Tsipras a jusqu’à demain (lundi 22) pour présenter un calendrier de réformes que la BCE, le FMI et l’UE regarderont à la loupe. Plus question de dépenses farfelues, d’augmentation du Smic et d’embauche de fonctionnaires. En bon communiste habitué à la langue de bois il annonce cela comme une victoire. Il n’a pas peur du ridicule. Il ne suffit pas d’avoir la chemise ouverte sur un torse poilu pour jouer les gros durs (à méditer aussi pour BHL). Sa côte de popularité en a déjà pris un coup. A l’attention de son homologue espagnol Iglesias (Podemos), le catogan non plus, ça n’impressionne pas les banquiers de Bruxelles.
VENENEUZUELA
Pour mémoire, Chavez, qui se voyait président à vie en oubliant qu’il était mortel, avait fait du riche Vénézuela un pays définitivement pauvre en l’espace de 3 mandats, où le clientélisme et l’aide de spécialistes cubains de l’endoctrinement associé à l’achat de voix, lui assuraient des victoires électorales certaines.
Le Vénézuela a deux sources de richesses : le pétrole, et des mines de métaux rares et de pierres précieuses. Chavez distribuait les bénéfices du pétrole à tous les pauvres paysans ou illettrés survivant de petits boulots. Sa clientèle votait allègrement pour lui, elle n’avait plus besoin de travailler. Il gardait un semblant de démocratie puisqu’il était indéboulonnable. Quant aux minerais précieux, il s’en réservait la jouissance pour lui, sa famille et ses protégés, dont son successeur désigné Maduro. Le résultat incontournable de cette politique c’est que plus personne ne travaille la terre ni ne fait de petits boulots, et la conséquence c’est que les magasins sont vides. A quoi sert d’avoir des chèques d’aide sociale si l’on ne trouve ni vivres ni médicaments ?
On peut toujours importer, sauf que la baisse du prix du pétrole destinée à affaiblir Poutine crée des dommages collatéraux. Aujourd’hui au Vénézuela, les magasins sont toujours vides, mais les chèques d’aide sociale n’existent plus. Du coup la côte de popularité de Maduro s’est effondrée autour de 20% (ça me rappelle quelqu’un), et comme en bon dictateur il tient à rester, il fait mettre tous ses opposants en prison les uns après les autres. Hier c’était le tour du maire de Caracas. Le meurtre de gens gênants fait aussi partie de sa panoplie de Petit Staline.
C’est sans doute ce merveilleux modèle que des gens comme Iglesias et Tsipras voudraient imiter, du reste ils ont des conseillers Vénézuéliens. Comme par hasard. Sans oublier Mélenchon, ni le ministre du gouvernement Ayrault qui avait dit à l’enterrement de Chavez : « un dictateur comme on aimerait en voir plus ».