Lors d’une formation à la Communication Non violente à laquelle j’ai assisté l’an dernier, la formatrice, Eliane Régis, a partagé une sorte de devise personnelle qui m’est restée dans l’esprit, car je la crois porteuse de sagesse et de mesure à une époque où l’on a tendance à exiger « tout, tout de suite » des autres et de soi-même. C’était : « Petit peu à petit peu, je peux, et ça va déjà mieux ».
Sommes-nous prêts à accorder de la patience à notre travail et à nos collaborateurs ? Ou sommes-nous trop fiers pour accepter d’avancer « petit peu à petit peu » ?
En 1941, pour participer à l’effort de guerre aux Etats-Unis, sous l’impulsion du Dr Edward Deming, tous les employés de chaque entreprise, quel que soit leur poste, furent invités à trouver la plus petite chose à même d’améliorer la productivité de leur usine. En quelques mois, tous les objectifs étaient atteints.
Il est intéressant de noter que cette initiative faisait partie d’une « formation intégrée » (Training Within Industry, ou TWI) dont l’approche d’amélioration continue est une des composantes du Lean.
En 1945, le Japon importa cette technique et la rebaptisa Kai Zen : Kai (changement) et Zen (bon). C’est d’ailleurs le nom qu’a repris le mouvement des Colibris pour son magazine , en référence à cette stratégie accordant toute son importance au moindre petit effort pouvant être fait pour améliorer les choses.
« Quel est mon objectif ? Quel est le plus petit pas que je puisse faire dans cette direction ? »
En nous posant ces questions chaque jour, nous clarifions le sens de notre action, et nous tordons le cou à la procrastination. On dit que c’est le premier pas qui coûte, mais si celui-ci est petit, il semble déjà moins difficile à faire. Si votre grand objectif ambitieux vous intimide, commencez par identifier ce premier pas. Puis le second. Si vous sentez que l’action proposée vous angoisse, trouvez plus petit.
Et petit peu à petit peu, vous pourrez, et ça ira mieux.
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