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Le terme, « marée du siècle » est malgré tout un peu exagéré, puisque toutes les marées sont modulées par plusieurs cycles, le plus long de ceux-ci, appelé Saros, (ce mot venant du babylonien saru, les mésopotamiens, 6 siècles avant notre ère, ayant été manifestement les premiers à définir ce cycle) dure 18 ans et 11 jours, et celle qui est attendue le 21 mars a un coefficient de 119, succédant ainsi à celle du 10 mars 1997…la « marée du siècle » se produisant donc tous les 18 ans…Pour comprendre ce qui va se passer le 21 mars, il faut savoir que les marées résultent de la force de gravité qui s’exerce entre la Terre, la Lune, et le Soleil : la Lune exerçant une force d’attraction sur la Terre, insuffisante pour que cette dernière n’entre en collision avec la Lune, mais qui « allonge » légèrement la terre, la déformant imperceptiblement, soulevant ainsi les océans, d’où les marées.Au-delà de ce phénomène, il faut prendre en compte aussi la possibilité de dépression, de tempête, qui changerait considérablement la hauteur réelle de la mer.Comme l’explique Patric Santurette, chef de la prévision marine à Météo France : « entre une situation normale et une forte dépression à 980 hPa, il peut y avoir 35 cm de différence ».Le 28 février 2010, lors de la tempête Xynthia, la surcote avait atteint 1,50 m à La Rochelle, alors que le coefficient de marée était alors uniquement de 102, bien inférieur à celui attendu le 21 marsprochain.On se souvient que, de la Normandie à l’Aquitaine, les dégâts avaient été importants, provoquant la mort de 47 personnes, dont 29 sur la seule commune de la Faute-sur-Mer. lienÀ tout cela s’ajoute la montée du niveau moyen des océans, due au changement climatique, lequel a été mesuré d’environ 20 cm depuis un siècle, montée qui pourrait atteindre 80 cm à la fin de ce siècle, ce qui rendra encore plus problématique ces marées. lienAjoutons, sans vouloir noircir un tableau déjà bien sombre, que les tempêtes qui ont frappé la côte atlantique entre décembre 2013 à mars 2014, ont fait reculer la côte aquitaine d’environ 40 mètres, alors que les populations côtières sont 3 fois plus importantes en densité que la moyenne nationale (lien) et que le 20 mars l’éclipse solaire pourrait mettre à l’épreuve tout notre réseau électrique. lienMais pourtant ce n’est pas tout, un autre danger pourrait être lié à la centrale nucléaire du Blayais, l’une des plus vieilles de France, (lien) située comme on le sait au bord de l’Atlantique, en Gironde, et qui a miraculeusement échappé à un accident majeur, le 28 décembre 1999 suite à la tempête des 27 et 28 décembre, provocant l’inondation d’une bonne partie des bâtiments, mettant hors service les installations de sauvegarde, la sureté du réacteur n°1 ne tenait plus qu’à 2 pompes, celles qui permettaient le refroidissement du réacteur.À l’époque, Alain Juppé, qui était déjà maire de Bordeaux, avait même envisagé l’évacuation de tous les habitants de sa ville, (lien) même si Martine Griffon-Fouco, déléguée régionale d’EDF, se refusait à parler d’un accident, mais seulement d’un « incident pas grave ».Il est intéressant à ce niveau d’écouter Jean-Pierre Dufour, professeur de physique nucléaire, membre à l’époque de la CLI (commission locale d’information) : « qu’une marée dans un estuaire ayant la configuration d’un entonnoir se traduise par une onde ne surprend pas. Mais qu’un vent violent soufflant à des vitesses inhabituelles l’amplifie, et c’est l’imprévu majuscule. Quand les évènements ne se sont pas produits, personne n’y pense. Une fois qu’ils ont eu lieu, on s’aperçoit que c’est rationnel » poursuivant : « on ne peut pas se cacher derrière des slogans du style « on a le nucléaire le plus sur du monde », le discours d’EDF en matière de fiabilité repose sur des calculs de probabilité ».Simon Charbonneau, spécialiste des risques technoscientifiques à l’université de Bordeaux, va plus loin : « l’article 21 de la loi sur les risques majeurs prévoit une information en temps réel. Il n’a pas été respecté. Ce qui s’est passé est énorme. On implante une centrale en zone inondable, mais on ne prévoit pas que les digues la protégeant puissent être submergées (…) l’affaire du Blayais, s’il en était besoin, ne peut qu’inciter les ingénieurs EDF à la modestie ». lienChristophe Quintin, responsable de la division nucléaire à la DRIRE (direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement) de Bordeaux ajoutait : « il faudra aussi comprendre pourquoi une centrale nucléaire, dont la plate forme devait rester hors d’eau à la suite d’une surcote de marée milléniale à pu voir ses installations vitales submergées par de l’eau qui s’est engouffrée dans les multiples galeries techniques (…) on peut se tromper, il y a un travail de conception à revoir (…) alors que la tempête s’est produite avec un faible coefficient de marée ».lienDepuis, si la digue construite est haute de 8,50 mètres, dont 2,30 m de mur pare houle, permet d’envisager que la centrale soit à l’abri, il n’en est rien du poste électrique de Braud qui permet l’alimentation de la centrale en électricité, et l’énorme transformateur électrique n’est pas protégé par la moindre digue, ce qui inquiète à juste titre Jacques Maugein, membre de la CLIN(commission locale d’information nucléaire) déclarant : « je me fais l’écho du peuple girondin, il faut protéger ce poste avant qu’il ne soit trop tard », et si le projet de chantier a bien été lancé par EDF en janvier 2014, les travaux n’ont toujours pas commencé, les responsables de la centrale précisant : « cette future digue ne fait pas l’objet d’engagement formel, ni de prescription de l’Autorité nucléaire… ». lienBien sur, en cas de panne d’alimentation électrique, la centrale nucléaire dispose de moteurs diesels pouvant produire 6 MW d’électricité, afin d’assurer le refroidissement des réacteurs (lien), mais personne n’a oublié que ceux-ci avaient été noyés lors de la tempête de 1999…alors que l’ASN vient d’épingler l’exploitant de la centrale pour de mauvaises réponses en matière de sûreté.lienIl ne reste plus qu’à croiser les doigts, espérant que les digues tiendront, que la centrale ne sera pas inondée, et qu’une tempête ne viendra pas s’ajouter à cette forte marée.Récemment, les experts ont pu constater des vagues qui flirtaient avec les 8 mètres de haut, alors que la marée était loin d’avoir atteint son point culminant, la digue n’ayant qu’une hauteur de 8,50 mètres…lienIl reste un petit mois avant « la marée du siècle », les travaux d’endiguement seront-ils achevés le21 mars, mettant ainsi les populations peut être à l’abri d’un possible accident ?…l’avenir nous le dira.En tout cas, c’est aussi dans la région de Bordeaux qu’un joli record vient d’être battu, puisque la plus grosse centrale photovoltaïque européenne y est en construction, et qu’elle proposera un prix du KW comparables à celui de la dernière génération des réacteurs nucléaire EPR (lien) au même moment ou l’entrepreneur nucléaire national est en pleine déconfiture financière, confirmant des pertes abyssales en 2014. lien (4,9 milliards de perte en 2014. lien)par olivier cabanel
Les experts sont formels, le 21 mars 2015, ce sera la marée du siècle…et les politologues, en écho, affirment que ce sera aussi, le même jour, un raz de marée électoral qui pourrait placer le parti d’extrême droite largement en tête lors des cantonales.
Quittons cette marée pour une autre, politique celle là, puisque tous les instituts de sondage unanimes prévoient une victoire électorale pour l’extrême droite, lors des cantonales à venir. lienLa raison est relativement simple à comprendre : des français déçus, à juste titre par Sarközi, puis par Hollande, veulent donner une chance à ce parti d’extrême droite qui n’est jamais parvenu vraiment au pouvoir, convaincu qu’il tiendra parole, fermant ses frontières, mettant hors de celles-ci tous ceux qui ont une origine plus ou moins étrangère, et que ces mesures radicales vont faire cesser le chômage.Ils veulent bien croire que la page du fondateur du parti est tournée, et que la xénophobie, le racisme, et l’antisémitisme ne sont plus au programme du parti, bref que Marine Le Pen est « fréquentable »…Ils sont aussi convaincus que ce parti, qui n’a jamais été vraiment aux commandes du pays, ne tombera pas dans les errements, les compromissions, la corruption, la délinquance etc.…auxquelles l’UMP et le PS nous a plongé plus d’une fois.C’est ignorer que le FN, comme les autres, a été pris la main dans le sac pour des motifs graves : profanation de cimetière juif, assassinat, cambriolage, incitation à la haine raciale, détournement de fonds… etc. lienPlus grave, alors que le FN n’est jamais vraiment arrivé au pouvoir, il est pourtant en tête en taux de condamnation : 15,68%... alors que l’UMP se trouve à 3,12% et que le PS est à 1,94 %.Pour mémoire, alors qu’entre 1997 et 2012, le FN a compté 357 détenteurs de mandats électifs, il a totalisé 56 condamnations et mises en examen. lienAttendons donc le verdict des urnes, pour lequel on sait que le clan des gagnants sera celui des abstentionnistes, puisqu’il avait atteint 36,45% lors des dernières municipales, battant un nouveau record (lien) record battu régulièrement comme on peut le constater sur ce graphique…Comme dit mon vieil ami africain : « le chameau ne rit pas de la bosse des dromadaires ».Merci aux internautes de leur aide précieuseOlivier Cabanel