LCL, Carrefour, Cochonou, St Michel... si vous êtes un habitué du Tour de France, vous connaissez sans doute un grand nombre de ses partenaires.
Mais les connaissez-vous tous ? Vraiment ?
Notre Grande Boucle nationale, qui est devenue au fil des années un monument du patrimoine sportif internationale, cache parfois quelque surprise. En particulier celle-la : depuis l'an dernier, le vin officiel du Tour de France est Chilien !
Sur ce coup là, ceux qui s'énervent chaque fois que le Tour s'élance de l'étranger risquent carrément la crise cardiaque !
Personnellement, à l'heure de la mondialisation du sport, ce rapprochement ne me choque pas, mais me surprend. J'ai donc essayé de comprendre pourquoi le Tour est parrainé par un vignoble Chilien et non pas Français.
D'abord, il faut rappeler qu'au pays de la loi Evin, les vendeurs de boissons alcoolisées ne peuvent plus parrainer une épreuve sportive. Cono Sur, le fabriquant de vin Chilien qui a fait le choix d'intégrer la caravane du Tour de France, doit donc se contenter des rares étapes courues à l'étranger. Souvent, il s'agit de celles du Grand Départ. C'était le cas l'an dernier en Grande-Bretagne, et ce sera encore cette année aux Pays-Bas et en Belgique.
Plus surprenant, le contrat liant Cono Sur au Tour de France porte sur 3 ans. Le vendeur de vin sera donc de partenaire en 2016, alors même que la Grande Boucle s'élancera du département de la Manche.
Ensuite, j'ai découvert quelques liens supplémentaires. D'abord, Cono Sur arbore des bicyclettes sur ses étiquettes. Ensuite, comme de nombreux vignobles étrangers, il s'attache les services de prestigieux consultants Français. Et si l'on jette un oeil à leur organigramme, de nombreux noms sonnent français. Tout cela a sans doute aidé les relations avec ASO.
Mais surtout, depuis quelques années, ASO lorgne sérieusement sur le continent Sud Américain : avec le rallye Dakar, mais aussi avec La Etapa Argentina et plus récemment Le Roc Argentina. Le partenariat avec Cono Sur, filiale du géant sud-américain Concha y Toro, s'inscrit sans doute dans cette logique.
Bref, comme souvent dans le sport de haut-niveau, le partenariat entre le Tour de France et Cono Sur découle d'intérêts économiques partagés. Il y a cependant en France, des vignobles qui pourraient être intéressés par une meilleur visibilité à l'international et qui pourraient, un jour, faire le forcing pour devenir à leur tour le vin officiel du Tour de France.
Mais finalement, serait-ce une opération rentable ? Car même sans avoir à investir dans un partenariat, la Grande Boucle, en visitant le territoire français[1], offre déjà une magnifique publicité aux AOC hexagonales.
Note
[1] On se souvient par exemple du contre-la-montre entre Bordeaux et Pauillac en 2010