Dès mai 2012, les Etats-Unis avaient pris le tournant de la PrEP, en entérinant, via l’Agence FDA, l’AMM de Truvada (emtricitabine et ténofovir) pour la PrEP, soit en prévention de l’infection à VIH et en prise quotidienne pour les personnes à risque élevé. Cette autorisation reposait sur les données de 2 grandes, études randomisées, en double aveugle, contrôlées contre placebo, dont, l’essai IPREX mené chez 2.499 participants VIH-négatifs transgenres à haut risque d’infection à VIH : qui aboutit à une réduction de 42% du risque d’infection à VIH, et l’essai Partners PrEP trial mené auprès de 4.758 couples hétérosexuels dont un des partenaires était infecté par le VIH : qui conclut que Truvada réduit le risque d’infection de 75% vs placebo.
Depuis juillet 2014, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande aux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) qui ont près de 20 fois plus de risque d’être infectés par le VIH que la population générale, la prise d’antirétroviraux dans le cadre de la prévention face au VIH.
Enfin, plus récemment, l’étude PROUD menée au Royaume-Uni chez des HSH a donné lieu à la recommandation de donner une PrEP continue à tous les participants de l’essai au vu de résultats intermédiaires, non précisés, où la PrEP se révélait "hautement protectrice contre le VIH".
Ici, les chercheurs voulaient vérifier la prévention, avec Truvada, de la primo-infection et si prendre ce traitement préventif engageait à multiplier les comportements sexuels à risque. Les chercheurs ont recruté des hommes gais et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ainsi que des femmes transgenres séronégatives, à risque élevé d’infection par le VIH. Ces 545 participants ont été répartis au hasard soit pour commencer immédiatement un traitement par Truvada (n=276) soit commencer 12 mois plus tard (n=269).
L’analyse constate que,
· les 2 groupes ont le même taux d’autres infections sexuellement transmissibles (IST), ce résultat suggérant que la prise de risque sexuel n’a pas changé.
· l’incidence de l’infection à VIH dans la première année de l’étude est beaucoup plus faible dans le groupe Truvada (n=3), vs dans le groupe qui a dû attendre un an (n=19).
· Le taux d’infection dans le groupe Truvada s’élève à 1,3 personnes infectées/100 personnes suivies pendant un an (100 années-personnes).
· Le taux d’infection dans le groupe d’attente s’élève à 8,9/100 années-personnes.
· Les participants montrent une forte observance et adhésion au traitement.
Des résultats qui confirment que la PrEP est très efficace pour prévenir l’infection à VIH dans la vraie vie sans être une incitation à la prise de risque sexuel.
Source:Medical Research Council February 2015 PROUD study shows Pre-Exposure Prophylaxis is highly protective against HIV infection – Press Release (Visuel VIH@NIH)