Chaque année, 211 millions de personnes sont directement touchées par les catastrophes naturelles, soit cinq fois le nombre de victimes de conflits. Pourtant, les Etats-bailleurs, dont la France, ne semblent pas tenir compte de cette réalité. Moins de 1% de l’aide publique au développement mondiale (3,7 milliards de dollars) a été alloué à la réduction des risques de catastrophes dans les 40 pays les plus pauvres et les plus affectés par ces phénomènes [1].
« La réponse à l’urgence humanitaire est primordiale mais ne suffit pas. Il est urgent pour les Etats d’investir en amont pour minimiser les impacts. Il faut accompagner les communautés vulnérables à se préparer aux aléas naturels qui seront plus fréquents et intenses, on observe d’ailleurs déjà ce phénomène. L’action des ONG aux Philippines a démontré que l’adaptation au changement climatique peut faire la différence et sauver des vies », déclare Peggy Pascal, chargée de plaidoyer climat et sécurité alimentaire chez Action contre la Faim.
9 catastrophes sur 10 (sécheresses, inondations, cyclones, épidémies) sont liées au climat. Les pertes liées aux catastrophes doublent toutes les décennies [2]. L’écart risque de se creuser entre les capacités de réponses humanitaires et les besoins.
Les pertes et dommages irréversibles – vies humaines, perte de territoire et patrimoine culturel- vont augmenter.
« La France, présidente de la COP21, ne peut être crédible qu’en prenant les mesures nécessaires pour soutenir financièrement les plus vulnérables. L'accent mis ces dernières années par la France sur les prêts plutôt que les dons relève plus d'une logique de rentabilité que de solidarité, et surtout ne permet pas de répondre aux besoins des populations qui sont sur la ligne de front du dérèglement climatique », explique Romain Benicchio, porte-parole d’Oxfam France.
L’aide publique au développement existante est insuffisante pour faire face à ces enjeux. Les Etats doivent dégager des financements publics complémentaires.
« Au Niger, nous avons pu démontrer qu’1 euro investi dans l’adaptation permet d’en économiser 6 pour les communautés en cas de choc si l’on s’en tient aux prévisions actuelles de changement climatique. Le coût de l’inaction est une raison supplémentaire d’agir », déclare Aurélie Ceinos, chargée de mission changement climatique chez CARE France
L’objectif de réunir 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour lutter contre le changement climatique - dont la moitié sera destinée à l’adaptation – est loin d’être atteint.
« La France doit donc faire avancer la taxe sur les transactions financières en Europe et être force de proposition dans le cadre de la COP mais aussi du G7 et du G20 pour mobiliser ses partenaires sur des mécanismes de financements innovants », souligne Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot.
Notes aux rédactions : [1] D. Sparks, Aid investments in disaster risk reduction - rhetoric to action, Global Humanitarian Assistance, 2012 [2] UNISDR, Global Assessment Report on Disaster Risk Reduction: Revealing Risk, Redefining Development, Geneva, 2011 Notes d’information produites par les ONG françaises : CARE France: http://media.care.oonops.eu/db3eaf2/ressources/themas/1/4610,CARE_change... Oxfam France: http://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/note_oxf...
Contacts:
Action contre la Faim: Karima Zanifi, Chargée de communication, kzanifi@actioncontrelafaim.org, +33 (0)1 70 84 72 37
CARE France : Laury-Anne Bellessa, Chargée des relations medias, bellessa@carefrance.org, +33 (0)1 53 19 89 92/ 06 24 61 85 37
Fondation Nicolas Hulot : Matthieu Orphelin, Porte-parole, m.orphelin@fnh.org, +33 (0)6 37 36 83 41
Oxfam France : Sarah Roussel, Chargée de mobilisation et des relations médias, sroussel@oxfamfrance.org, +33 (0)1 77 35 76 10 / +33 (0)6 51 15 54 38