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Jack l'eventreur

Publié le 26 février 2015 par Aelezig

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Jack l'Éventreur (en anglais, Jack the Ripper) est le surnom donné à un tueur en série qui sévit dans les quartiers pauvres du district londonien de Whitechapel en 1888. Ce surnom apparut la première fois dans la lettre Dear Boss rédigée par une personne s'accusant des meurtres et qui fut largement diffusée dans les médias. La police et des journaux reçurent également des lettres de gens s'accusant des meurtres. La couverture médiatique de l'époque donna une ampleur internationale à l'affaire et lui assura une notoriété durable...

Vers le milieu du XIXe siècle, la Grande-Bretagne voit un important flux migratoire d'Irlandais qui gonfle les populations des grandes villes. À partir de 1882, les juifs de l'Europe de l'Ouest et de la Russie tsariste fuint les pogroms dont ils font l'objet et se réfugient dans eux aussi en Grand-Bretagne. Le district de Whitechapel dans l'East End de Londres devient de plus en plus surpeuplé. Les logements et les conditions de travail se détériorent ; les vols, la violence et l'alcoolisme deviennent communs. Tous ces phénomènes provoquant la formation d'une classe économique de plus en plus défavorisée, et les femmes se prostituent pour assurer leur survie. Les difficultés économiques provoquent des troubles sociaux de plus en plus fréquents. Entre 1886 et 1889, la police intervient lors de plusieurs émeutes, ce qui fait augmenter l'agitation populaire. L'antisémitisme, les crimes, le nativisme, le racisme et d'autres phénomènes sociaux entretiennent dans l'opinion publique que Whitechapel est un foyer d'immoralité. En 1888, cette opinion est confirmée lorsqu'une série de meurtres vicieux et grotesques imputés à Jack l'Éventreur reçoit une couverture médiatique sans précédent...

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Onze meurtres, commis du 3 avril 1888 au 13 février 1891, font l'objet d'une enquête du Metropolitan Police Service qui les regroupe dans un dossier appelé Whitechapel murders (Meurtres de Whitechapel). Parmi ces meurtres, cinq canoniques seraient le fait d'un tueur unique. Selon plusieurs spécialistes, le même modus operandi est utilisé : de profondes balafres à la gorge, des mutilations de l'abdomen et aux parties génitales, l'absence d'organes internes et des mutilations faciales. On surnomme le tueur Jack l'Eventreur.

Les deux premiers meurtres de Whitechapel, ceux d'Emma Elizabeth Smith et Martha Tabram, ne font pas partie de ces cinq-là, car on ne sait toujours pas avec certitude si l'agresseur est la même personne. Smith est volée avant d'être sexuellement agressée sur le 3 avril 1888. Elle meurt le lendemain au London Hospital. Avant d'être admise à l'hôpital, elle rapporte qu'elle a été agressée par deux ou trois hommes. Martha Tabram, assassinée le 7 août 1888, reçoit 39 coups de couteau. La brutalité du meurtre incite la police à relier les deux meurtres et les suivant. Mais plusieurs spécialistes modernes les excluent des victimes de Jack l'Éventreur.

Les cinq victimes

Le corps de Mary Ann Nichols est trouvé le 31 août 1888. La gorge est tranchée en deux endroits et l'abdomen a été poignardé plusieurs fois. Malgré l'importance des plaies du ventre, il y a peu de sang et le médecin légiste conclut que ces dernières ont été faites après la mort.

Le corps d'Annie Chapman est découvert le samedi 8 septembre 1888. L'abdomen est complètement ouvert ; plus tard, il est établi que l'utérus a été retiré. Pendant l'enquête, un témoin affirme avoir vu Chapman en compagnie d'un homme au teint foncé.

Elizabeth Stride est assassinée tôt le matin du dimanche 30 septembre 1888. Sa gorge présente une coupe franche qui a sectionné l'artère principale gauche. Son abdomen ne présente cependant aucune mutilation, peut-être parce que le tueur a été dérangé... Des témoins qui affirment avoir vu Stride avec un homme font des descriptions incohérentes : quelques-uns disent qu'il avait bonne apparence, d'autres, pas ; certains affirment qu'il semblait honnête, d'autres, peu fréquentable ; quelques-uns mentionnent qu'il était mal habillé, d'autres, bien habillé...

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Le corps de Catherine Eddowes es découvert trois quarts d'heure après la découverte du corps de Stride. La gorge est en partie tranchée et l'abdomen ouvert par une longue et profonde coupure. Le rein gauche et une grande partie de l'utérus ont été retirés. Un habitant du coin déclare avoir vu avec la victime un homme chevelu pauvrement habillé. Cependant, les amis qui l'accompagnaient ne confirment pas sa déclaration. Plus tard, un fragment du tablier ensanglanté d'Eddowes est trouvé à l'entrée d'un bâtiment. Un écrit sur un mur à proximité, surnommé « graffiti de Goulston Street », semble faire référence à un juif ou des juifs, mais il n'est pas certain qu'il soit de la main du meurtrier. Le chef de la police Charles Warren, de crainte que le graffiti ne provoque des émeutes antisémites, ordonne qu'il soit effacé avant l'aube.

Le corps mutilé de Mary Jane Kelly est découvert sur le lit de la pièce où elle vivait seule le vendredi 9 novembre 1888. La gorge a été tranchée jusqu'à la colonne vertébrale et l'abdomen presque entièrement éviscéré. Le coeur manque.

Les cinq meurtres canoniques sont exécutés de nuit. Des chercheurs avancent que certains meurtres sont indubitablement de la main d'un seul tueur. Mais diverses théories circulent toujours, la lumière n'ayant toujours pas été faite sur cette enquête...

Le district de Whitechapel a connu quatre autres meurtres ultérieurs.

Les dossiers encore disponibles au début du XXIe siècle tracent un portrait détaillé des méthodes d'enquête policière de l'époque victorienne. De nombreux policiers ont inspecté un grand nombre de logements. Des matériaux susceptibles d'intéresser les médecins légistes ont été recueillis, puis analysés. Une liste de suspects a été dressée. Plus de 2000 personnes ont été interrogées.

Des bouchers, des assommeurs, des chirurgiens et des médecins ont été soupçonnés à cause de la forme des mutilations.

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Caricature de l'époque soulignant l'incompétence des policiers

Profilage

À la fin d'octobre 1888, le commissaire Robert Anderson demande au médecin légiste Thomas Bond d'émettre un avis sur les techniques et connaissances chirurgicales de l'assassin. Cet avis sur la personnalité de l'assassin de Whitechapel est le plus ancien document connu de profilage criminel. L'évaluation de Bond s'appuie sur son examen de la victime la plus mutilée et les notes d'autopsies des victimes canoniques.

Bond s'oppose vivement à l'idée que l'assassin maîtrise quelque notion scientifique ou anatomique, et même « les connaissances techniques d'un boucher ou d'un assommeur de chevaux ». Selon son opinion, le meurtrier est un homme solitaire sujet à des « crises périodiques de manie meurtrière et érotique ».

Suspects

Les meurtres étant survenus le plus souvent près des week-ends et des jours fériés et à quelques rues les uns des autres, des spécialistes ont conclu que Jack l'Éventreur occupait un emploi stable et demeurait à proximité. D'autres pensent que le tueur est un homme éduqué appartenant à une classe sociale aisée, peut-être un médecin ou un aristocrate, qui s'aventure dans Whitechapel mais vit dans un quartier aisé. De telles théories prennent racine dans la méfiance des professionnels de la santé, envers la science moderne ou dans l'exploitation des pauvres par les riches. Même si les théories sur l'identité et la profession de Jack l'Éventreur abondent, les spécialistes ne s'entendent sur aucune et le nombre de suspects dépasse la centaine.

Les lettres

À l'époque des meurtres, la police, les journaux et d'autres institutions ont reçu des centaines de lettres en lien avec l'affaire, dont certaines de lettres auraient été rédigées par le tueur. Parmi tous les écrits reçus par les autorités et les institutions, trois sont remarquables : la lettre Dear Boss, la carte postale Saucy Jacky et la lettre From Hell.

La lettre Dear Boss, est datée du 25 septembre 1888. C'est dans cette lettre que le surnom Jack the Ripper apparaît la première fois, mais la police pense qu'il s'agit d'un canular.

La carte postale Saucy Jacky est oblitérée le 1er octobre 1888. L'écriture manuscrite ressemble à celle de la lettre Dear Boss. Elle dit que deux victimes seront tuées presque en même temps, ce qui pouvait faire allusion aux meurtres d'Elizabeth Stride et de Catherine Eddowes. Mais elle a été oblitérée plus de 24 heures après les meurtres, et les détails étaient largement connus des journalistes et des habitants du coin.

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La lettre From Hell (facsimile)

La lettre From Hell arrive le 16 octobre 1888. La moitié d'un rein, conservé dans de l'éthanol, a été remis en même temps... L'auteur écrit qu'il a « frit et mangé » l'autre moitié. Pour certains, la moitié de rein provient du corps d'Eddowes, car son rein gauche a été retiré par l'assassin ; d'autres affirment qu'il s'agit plutôt d'une farce macabre. Le médecin Thomas Horrocks Openshaw, du London Hospital, examine le rein ; il établit qu'il est d'origine humaine et provient du côté gauche mais il ne peut établir ni l'âge ni le sexe de l'hôte.

En 1931, un journaliste du nom de Fred Best confessera avoir rédigé les écrits pour « maintenir les affaires à flot ». La lettre From Hell n'a pas été identifiée.

Les meurtres de Whitechapel constituent un tournant du journalisme criminel. Même si Jack l'Éventreur n'est pas le premier tueur en série, c'est le premier à recevoir une couverture médiatique à la fois internationale et intensive. Les réformes fiscales britanniques des années 1850 favorisent l'émergence de médias écrits peu coûteux, qui peuvent donc être largement diffusés. Cette tendance prend de l'ampleur à l'époque victorienne, laquelle vit l'arrivée de périodiques massivement distribués.

La nature des meurtres et la condition des victimes attirèrent l'attention sur les aspects misérables de l'East End londonien. Le public s'émut de la surpopulation et du manque de salubrité des taudis. Deux décennies après les meurtres, les pires taudis avaient été rasés, mais les rues et quelques bâtiments existent encore, et les visites touristiques tirent profit de la légende de Jack l'Éventreur.

D'après Wikipédia


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