Maeve a un fichu caractère, c’est le moins qu’on puisse dire. En une soirée, elle a réussi à passer ses nerfs sur l’ex d’une de ses meilleurs amies. Bon, c’est une brute qui cognait sur sa compagne, et il méritait sûrement que Maeve lui casse le nez. N’empêche, les accès de colère de Maeve, de plus en plus fréquents, inquiètent beaucoup son entourage, particulièrement son meilleur ami, Eliott. Tout comme sa facilité à embarquer dans son lit un homme qu’elle vient à peine de rencontrer, comme ce beau brun très sexy qui la lorgne depuis plusieurs soirs déjà. Les choses se compliquent lorsque son grand-père, qui l’a élevée depuis la mort de ses parents lorsqu’elle était bébé, doit s’absenter pour gérer des problèmes qui visiblement la concernent. Maeve comprend alors qu’elle est en danger et qu’elle ignore beaucoup de chose sur son histoire.
Oui, ok, c’est de la bit-litt, genre que je n’aime pas. Oui, le pitch n’a rien d’original. On y retrouve une bonne dose des clichés habituels, de l’orpheline à la révélation familiale, en passant par le côté “héroïne exceptionnelle qui s’ignore”. Cachée depuis sa naissance par son grand-père parce qu’elle est l’objet d’un héritage exceptionnel doublé d’une prophétie alléchante, Maeve ne va pas résister longtemps à se jeter dans la bagarre pour retrouver ceux qui veulent sa peau, mais non sans s’offrir une préparation et un entraînement béton dispensé par un vampire aussi sexy qu’imprévisible. On y retrouve bien sûr aussi l’inévitable triangle amoureux. Vous l’aurez compris, ce n’est pas tellement sur son scénario que ce roman peut faire son succès.
L’écriture, en revanche, c’est une autre paire de manche. D’abord parce que l’héroïne est une vraie garce. Ca me plaît: elle cogne, râle, fait ce qu’elle veut, provoque, en sachant pertinemment que ce qu’elle fait est mal ou stupide. Elle m’a rappelé une Buffy dans ses moments les plus badass, et j’aime bien ce genre de chieuse en matière de personnage. On nous dresse le portrait d’une fille prête à exploser sans réellement comprendre pourquoi. Elle m’a beaucoup plu dans son côté rentre-dedans et peu farouche. D’ailleurs, c’est souvent avec un franc-parler et un humour cynique bien prononcé qu’elle s’exprime, et cela, avec moi, ça fait souvent mouche: j’aime les auteurs qui n’hésitent pas à prendre leurs personnages au second degré.
Bref, si je n’adhère pas vraiment à ce genre d’histoire, je dois reconnaître que l’auteur maîtrise très bien sa plume et a réussi un joli cocktail, prenant et efficace.
La note de Mélu:
Un bon moment !
Un mot sur l’auteur: Marika Gallman (née en 1983) est une auteur suisse, francophone donc.