Le ministre de la Défense Jason Kenney a affirmé que le gouvernement Harper était «assurément ouvert à l'idée», avant de souligner qu'aucune décision n'avait encore été prise à ce sujet. Les partis d'opposition sont plutôt tièdes devant la possibilité d'une plus grande implication canadienne dans l'Est européen.
La Grande-Bretagne a annoncé mercredi qu'elle enverrait, le mois prochain, un contingent de 75 conseillers militaires pour entraîner l'armée ukrainienne.
M. Kenney, qui a déjà laissé entendre que le Canada pourrait s'engager encore plus en Ukraine, dit que le gouvernement envisage de prendre part à une mission d'entraînement qui se concentrerait sur les évacuations de blessés pendant les combats et le traitement des traumatismes. «C'est ce genre d'entraînement technique que nous pouvons donner, a-t-il déclaré. Nous en discutons et étudions nos options. Nous sommes ouverts - comme je le répète depuis deux semaines - à participer à l'entraînement (des forces ukrainiennes).»
Le ministre n'a pas rejeté toute idée de donner un entraînement armé mais il a refusé de donner plus de précisions.
Les États-Unis ont envoyé 800 militaires pour former trois bataillons dans l'ouest de l'Ukraine.
Récemment, le gouvernement fédéral a ordonné à la Défense nationale de fournir des images satellites aux Ukrainiens afin de dépister les mouvements de troupes russes à la frontière entre les deux pays.
M. Kenney a laissé entendre que la mission d'entraînement, si elle était approuvée, serait une prolongation logique de l'implication canadienne aux efforts de l'OTAN pour rassurer l'Ukraine. Le Canada a envoyé des CF-18 au-dessus de la mer Baltique et une frégate dans la région. «Les prochains exercices de l'OTAN, auxquels nous participeront, sont préparés afin d'envoyer un message à la Russie. Le Canada et ses alliés de l'OTAN appuient leurs amis est-européens contre l'intimidation et l'agression (du président russe) Vladimir Poutine. Nous lui envoyons le message suivant: sortez immédiatement de l'Ukraine!»
Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a dit qu'une mission d'entraînement devrait résulter d'une décision de l'OTAN et obtenir l'approbation du Parlement. «On peut envoyer de l'équipement pour la vision de nuit. Il y a déjà une entente à ce sujet et nous sommes d'accord avec cela, a-t-il souligné. Aller au-delà de ça nécessite deux choses: une action concertée de l'OTAN et une décision du Parlement du Canada.»
Le chef libéral Justin Trudeau souhaite obtenir plus de renseignements avant de se prononcer.
Source : LaPresse