image captée sur le site Allociné
synopsis Hard-discount alimentaire, l'entreprise Discount tente une mutation interne en rendant certaines caisses automatiques : à la clé des emplois supprimés, d'autres menacés. En attendant les lettres de licenciement, cinq employés (Gilles, Christiane, Alfred, Emma et Momo) ont décidé de gonfler leurs revenus en diminuant ceux du magasin, mais toujours avec ce souci du partage.mon avis Ne vous attendez pas au film du siècle, juste à un doux moment de cinéma qui prône des valeurs humanistes et solidaires. Les acteurs jouent avec naturel (mention spéciale à Corinne Masiero et à Pascal Demolon, grandes gueules au cœur blessé, si justes dans leur interprétation), un scénario improbable mais vivifiant, une bande originale d'enfer. Le fait aussi que le tournage eut lieu à proximité de Lille (où j'ai retrouvé son cher périph') n'est pas pour me déplaire. Saturée de surfaces commerciales et région initiatrice des fameux Drive, la capitale du Nord me semble en effet la meilleure représentante d'un tel scénario. Parce que sa population d'une grande générosité (lorsqu'elle ne répond pas aux sirènes frontistes) est capable de se couper en quatre pour rendre service.
Il n'y a ni bons ni méchants : tout coule étrangement. Les uns sont poussés à la révolte et à l'action, les autres se taisent et obéissent. L'idée même de la redistribution rappelle Robin des Bois.
Tout m'a paru lumineux et pétillant dans Discount : les gueules fatiguées par des horaires irréguliers et par un rythme impitoyable (on retire les chaises pour augmenter le rendement aux caisses, le temps passé aux toilettes est minuté) sont embellies lorsqu'elles donnent. Ces héros du quotidien, voleurs/détourneurs après avoir été bafoués, restent dignes dans le malheur. Ils témoignent juste de la monstruosité de notre monde qui jette des denrées encore consommables (plutôt que de les offrir aux plus démunis) comme les êtres humains.
Rien n'est triste après Discount parce que ses héros en sortent combattifs, assurés de leurs bons droits : celui de ne plus être méprisés, celui de ne plus être broyés par un système qui de toute façon se mord la queue.
séance de 1 h 45 minutes.