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Durant la première Guerre Mondiale, la dénomination Room 40 camouflait le Naval Intelligence Department, service chargé par l’Amirauté britannique du décryptage des codes ennemis. En 2002 et un split réunissant DJ Olive et I/O3, Room 40 est le label du musicien et producteur Australien Lawrence English qui lancera, entres autres, par ce biais dès 2003 Ben Frost avec l’album Steel Wound. Issu de la formation indus Dogmachine, qui a plus ou moins bien tourné depuis son départ, et abordant les thèmes de la perception et de la mémoire via ses expérimentions ambiant-drone conciliant à la fois dimensions musicale et visuelle, Lawrence English égraine depuis 2005 via les labels Touch, 12k ou encore Winds Measure Recordings ses disques lorgnant vers une électronique aventureuse l’ayant conduit à collaborer avec notamment John Chantler au sein d’Holy Family, la chanteuse japonaise Tujiko Noriko ou encore Liz Harris de Grouper qui en plus de sortir un EP sur Room 40 concocte avec lui sous l’éphémère entité Slow Walkers un disque éponyme en 2013. Paru originellement en 2011 et inspiré d’un ouvrage de l’énigmatique auteur britannique John Alec Baker – qui passionna Lawrence English au point que celui-ci distribua une centaine d’exemplaires du livre à ses amis, parmi lesquels Werner Herzog, et qui, de fait, lui emprunta son titre – The Peregrine a longtemps résonné, entre bruits et harmonies, comme le chef d’oeuvre de celui qui a instigué l’année passée le LP Wilderness of Mirrors, autre pierre angulaire de sa discographie. Résolu à conférer une seconde vie à son album The Peregrine, Room 40 le rééditera le 31 mars prochain, le morceau conclusif And He Sleeps trouvant quant à lui une traduction imagée réalisée par Paul Clipson, collaborateur de Grouper, à la hauteur de cette vertigineuse invitation au voyage.
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