Un petit livre cartonné, au dos toilé jaune.
Moonhead et la music machine.Andrew Rae
Dargaud
Janvier 2015
C'est fou comme les éditions Dargaud ont le chic pour découvrir et sortir régulièrement des trésors étrangers, souvent indépendants*, et présentés de superbe manière. Ils s'ajoutent en cela à bien d'autres éditeurs concernés (Cornelius, Diablo, An2, Akileos, ...etc.) Mais il pourraient s'en passer vu leur catalogue?
...et pourtant.
Moonhead fait partie de ces petits trésors cachés, pourtant très bel objet, que l'on prend plaisir à feuilleter, lire et au final vouloir partager.
Andrew Rae est un londonien, artiste graphiste, vidéaste, et musicien, qui signe là un de ses troisième comics, car il réalise sinon pas mal d'illustrations pour des magazine set revues, ou des agences publicitaires.
Il fait partie du collectif Peepshow. (Voir le lien sur son site)
Andrew Rae, par lui-même.
Moonhead, c'est l'histoire d'un jeune lycéen, un peu timide, un peu gauche, qui a la particularité de porter à la place de la tête une lune. (?) Sa famille est identique à lui, et rien ne semble déranger la société "normale" qui l'entoure, ni ses camarades de lycée, mis à part qu'il est un peu chahuté, ...mais cela vient de son tempérament.
Comme il rêve un peu trop, et que ses résultats ne sont pas bon, il rêve de devenir musicien et de s'échopper par le biais de la musique. Il fabrique alors une sorte de guitare magique, avec des matériaux de récupération, et sa musique machine prototype est ensuite réajustée par un petit fantôme, le seul qui écoute et comprend sa "musique".
Le nouvel instrument va alors produire des sons et des visions magiques, et la vie de Moonhead va s'en trouver changée. Les gens autour de lui subiront aussi des transformations…
Page 80 : influences vous avez dit ?
Andrew Rae possède un univers alternatif très cool et très "MTV" d'après sa bio sur Artspace.com, mais je dirais qu'il a surtout la grande qualité de ces artistes tournés vers la culture alternative anglo- saxonne 90's. (Ce qui revient un peu au même.) Voir ses influences : Jonathan Richman, Deerhunter, Beck, Warren Zevon, PJ Harvey, John Parish, Nick Cave, Barrington Levy, Department of Eagles, Howlin' Wolf, Devo, Talking Heads and Toots and the Maytals. (même source)
Et graphiquement, il s'inscrit dans la lignée de ces dessinateurs et conteurs bizarres tels : Seth, Dash Shaw, Tom Kaczynski… et j'en passe.
Chez nous, des gens comme Angil and the Hiddentracks auraient pu bosser avec Andrew Rae, et il n'est pas dit qu'un jour, Angil (Mickaël Mottet), et lui, ne se rencontrent.
L'album sur Bandcamp.
http://themoonheads.bandcamp.com/album/loosen-your-neck-2
En tous cas, l'artiste va jusqu'au bout de sa logique, et propose un album complet des ses rêveries musicales avec Losen your neck, album pop folk-garage dix titres à acheter sur Bandcamp.
Où ...comment passer d'une chronique BD à une chronique musicale. :-)
> "Losen your neck" est un super album, bien dans la lignée de bands labellisé "Route du Rock", et mon seul regret, en tant qu'amateur, c'est qu'il ne nous soit pas proposé sous forme vinyle.
Un univers chaleureux, poétique et riche, à découvrir !
Website: andrewrae.org.uk
(*) Je me souviens par exemple du plaisir des découvertes de Intégrales des Peanuts, maquettés par Seth, ...des Boondocks, de Batling Boy, de Body World, de Ouvert la nuit, Wizzywig…
http://www.artspace.com/andrew_rae
La fiche de l'auteur (avec quelques pages) sur le site Dargaud.
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