#LGV
Sept dessertes TGV quotidiennes en gare de Niort, dans chaque sens : le nouveau plan en lien avec la LGV maintient ce chiffre pour Niort. - (Photo archives NR)
La LGV promettait de mettre La Rochelle à 2 h 25 de Paris, via la desserte passant par Niort. Mais la réalité est tout autre. Vent de révolte chez les élus. Changement de ton à La Rochelle après les mines réjouies arborées vendredi pour la première pierre du siège social du Crédit Agricole (NR de samedi). Lundi, face à l'ancien ministre du Travail Jean Auroux, nommé médiateur à la demande du Gouvernement et de la SNCF, la fronde des élus déçus de la LGV Sud-Europe Atlantique (Tours-Bordeaux) avait des airs de coup de tabac en pleine marée d'équinoxe.Jean Auroux fait le tour des doléances des collectivités marries par le nouveau plan de dessertes des gares régionales liées à la mise en service de la LGV en juillet 2017. Il n'a pas été déçu du voyage.
Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle et président de sa communauté d'agglo, est très remonté. Et avec lui, notamment, Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente-Maritime, le député Olivier Falorni… Lundi, ils avaient même convié les élus voisins, de Surgères à Niort. « Nous sommes conscients d'être dans un réseau de villes moyennes, on ne va pas jouer les uns contre les autres. Je crois en la bonne volonté du médiateur, un homme de consensus. La SNCF est dans une position étonnante. Elle a réclamé cette ligne pendant des années et maintenant elle supprime des dessertes. C'est un mauvais calcul : quand on crée une offre, on crée une demande supplémentaire », estime Dominique Bussereau." On ne tient pas compte du bassin économique "La LGV promettait de mettre la Rochelle à 2 h 25 de Paris, contre 2 h 50 aujourd'hui. Retour à la case départ. La Cour des comptes est passée par là à l'automne et la SNCF a changé de braquet. Plus question d'utiliser le raccordement construit pourtant spécifiquement pour le barreau rochelais (via Niort) à l'ouest de Poitiers, mais pour optimiser les trajets, les deux rames TGV seront découplées en gare de Poitiers. La manœuvre mange toutes les minutes qui devaient être gagnées.
« Nous ne sommes pas jusqu'au-boutistes. Pour respecter ses engagements nous demandons à la SNCF trois à quatre trains directs sur les sept quotidiens : nous avons engagé 8,5 M€ car la SNCF nous avait promis de mettre La Rochelle à 2 h 25 de Paris. Le seul message donné est un train touristique de 2 h 21 le vendredi soir pour amener les Parisiens à La Rochelle ! On ne tient pas compte de notre bassin économique avec Alstom à La Rochelle, Airbus à Rochefort ou même de la place importante des mutuelles à Niort ! », s'emporte Jean-François Fountaine. Comme d'autres collectivités voisines, dont la Vienne, les Rochelais ont suspendu leur participation au financement de la LGV.Niort à 2 h de Paris ?Niort et la CAN qui n'apportent aucun financement à la LGV font pour autant acte de solidarité avec les frondeurs. Et pour cause, si la requête rochelaise de surseoir à trois ou quatre découplages à Poitiers était entendue, Niort serait à 2 h de Paris avec la nouvelle LGV sur ces trains-là.
Lundi, le maire Jérôme Baloge ne s'est pas rendu à La Rochelle mais Claude Roulleau, premier vice-président de la CAN à l'économie y représentait les Niortais. « Dans tous les cas, Niort sera desservie, assure Jérôme Baloge.Les propositions de la SNCF changent quelques horaires à la marge mais les sept dessertes TGV dans chaque sens par jour demeurent. Il est évident que le modèle proposé par La Rochelle nous intéresse. Niort à 2 h de Paris, c'est un superbe slogan pour nous. »
Le médiateur Jean Auroux, attendu à Tours ce jeudi, continue sa tournée. Ses conclusions seront rendues en mai pour un arbitrage au début de l'été.[email protected]repères> Travaux. Après les études jusqu'à 2012, les travaux de la LGV Sud-Europe Atlantique ont débuté en 2013 pour les infrastructures et s'achèveront fin 2016-début 2017 pour les superstructures et la signalisation avant les premiers essais. La mise en service est prévue à la mi-2007.
> Tracé. 340 km de lignes nouvelles entre Tours et Bordeaux, dont 302 km de lignes à grande vitesse et 36 km de raccordement en réseau ferré classique sur trois régions : Centre, Poitou-Charentes et Aquitaine avec six départements traversés : Indre-et-Loire, Vienne, Deux-Sèvres, Charente, Charente-Maritime et Gironde. En Deux-Sèvres, de Rom à Sauzé-Vaussais où les rails ont commencé à être posés le 18 février dernier (NR du jeudi 19 février), le tracé traverse le département sur 18,7 km.
> En chiffres. D'un montant de 7,8 milliards d'euros, les travaux (avec leurs 400 ouvrages d'art dont 19 viaducs et 7 tranchées couvertes) doivent mettre Bordeaux à 2 h 05 de Paris contre 3 h aujourd'hui.Sébastien Acker 25/02/2015http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/Politique/n/Contenus/Articles/2015/02/25/A-La-Rochelle-la-fronde-des-decus-de-la-LGV-2236693