Dure, la vie est dure: surtout quand on excelle dans l’art de vouloir la compliquer à tout prix. Voilà un trait de caractère qui m’insupporte et dont j’ai pourtant bien du mal à me défaire : ce qui, pour ne rien gâcher, rend les choses encore plus difficiles qu’elles ne le sont. Imaginez le casse-tête. Quand certains adorent s’encombrer de bibelots inutiles (quitte à transformer leur studio en foir’fouille), d’autres se meurtrissent à coups d’impératifs et d’«il faut», quitte à finir noyé dans un verre d’eau. À moitié vide, de surcroît.
Trop de stress, d’agitation, de détails et de complications, que beaucoup survolent sans effort alors que je m’y perds aveuglément. Triste sort. Si chacun d’entre nous n’aspire qu’à se simplifier l’existence, souvent c’est le résultat inverse qui se produit. Ce n’est pas faute de volonté, de contrôle ou de maîtrise : à croire que l’excès de zèle pave l’enfer au même titre que les bonnes intentions. Ce souci de perfection est d’ailleurs le nœud du problème. À force de vouloir tout prévoir pour éviter les pépins, combien d’entre nous ont fini étouffés ? Alors respirons un bon coup plutôt que de cogiter : jamais je n’aurais cru qu’il serait si simple de faire compliqué.