Résumé :
Juliette
(petite fille du papé Antoine), ayant hérité d’une grosse somme
d’argent car un vieux monsieur l’a confondu avec la grand-mère de
celle-ci (je vous invite à lire le Tome 1 pour comprendre… ), décide
d’envoyer une grosse somme d’argent au militant vétéran Pierrot. Dans le
but de se sentir de « la bande » des 3 papys révolutionnaires, elle
joint à son colis une lettre qu’elle signe du pseudo d’une célèbre
pirate « Ann Bonny ».
Seulement voilà, Ann Bonny était aussi le pseudo utilisé par le grand
amour de Pierrot lors de ses belles années d’activisme. Cette lettre
bouleversera et chamboulera notre bien aimé Pierrot. S’en suit une
aventure hors du commun.
Parallèlement
à cela, le pépé Mimile conçoit avec Juliette, un spectacle de
marionnette étroitement lié à l’histoire de sa vie avec des valeurs
morales inattendues…
Mon avis :
Je
dois avouer qu’au premier abord, j’ai longuement hésité à investir dans
cette série BD et ceci dû à un « a priori » sur la vie trépidante de
nos petits vieux d’aujourd’hui.
J’ai
eu peur de m’ennuyer un peu et le style de dessin n’était, à l’époque,
pas à mon gout. Mais devant l’insistance de mon entourage et les éloges
des critiques, j’ai finalement cédé à la tentation.
Et
me voilà aujourd’hui, petit chroniqueur et illustre inconnu, à essayer
d’apporter une critique sur cette BD phénoménal. Et je pèse bien mes
mots !
Je suis
tellement ému à faire cette chronique que la petite larme me monte à
l’œil, tellement j’admire maintenant les auteurs de celle-ci, par leur
talent.
Il va de soi
que je suis fort jaloux de David, autre chroniqueur 7BD, qui a eu
l’immense satisfaction de pouvoir interviewer ces 2 talentueux artistes ! (voir l’interview)
En
effet, rare sont les BDs qui ont réussi à me faire rire aux larmes !
Les personnages ont vraiment tous une personnalité bien marquée, qui transparait dans ces planches. On y verra presque même la gestuelle s’accomplir avec ses effets de pseudo vitesse ralentie (j’adore les cases de la mamie « Ann Bonny » qui vient mettre fin à une bagarre, entre les papys Riton et Pierrot, avec son râteaux… au ralenti) !
Le dessin et la mise en scène des vignettes font aussi parfaitement ressortir l’amitié que les personnages peuvent avoir entre eux (ou pas... Cf l'affaire Riton), le tout accompagné d’une profonde solidarité (Cf l’attentat gériatrique).
Finalement ce dessin qui ne m’attirait pas forcément de premier abord m’a véritablement subjugué et aspiré dans l’histoire. Au point d’y reconnaitre (ou du moins d’y associer) des membres de ma famille… Mr Cauuet d’où les connaissez-vous ?
Le scénario et le découpage : Monsieur Lupano nous livre aussi et encore un bijou d’ingéniosité.
Un vrai plaisir de lecture ! (un de plus, je n’ose plus les compter : le singe de Hartlepool, ma révérence, un océan d’amour, l’homme qui n’aimait pas les armes à feu, l’assassin qu’elle mérite etc…)
Le découpage magistral nous fait vivre cette aventure de petits vieux peu ramollis à pleine vitesse.
Les dialogues sont exceptionnels et percutants (rappelant les tontons flingueurs, les barbouzes, le pacha ou le professionnel. Oups, bizarrement que des films avec des dialogues de Audiard.)
Et les idées telles que « l’attentat gériatrique », le « canon à mouton » ou bien la « human bombe »… Comment ont-elles pu germer et murir ainsi ? L’humour alterne entre la finesse (avec de beaux jeux de mots), et le lourdingue (en jouant sur les problèmes bien connues d’incontinence de petits vieux par exemple, ou le gag à répétition des baguettes) mais il est toujours radicalement efficace.
La politique n’y est pas épargnée et elle en prends pour son grade, enfin certains politiques plus que d’autres (mais il faut croire qu’ils l’ont bien cherché…), et cela déplaira certainement à leurs partisans (sauf ceux qui ne sont pas dépourvus d’humour…).
J’ai comme l’impression que toutes les « âneries » scénarisées dans ce tome sont des gags vécus, ou bien que les auteurs auraient peut-être souhaité les faire réellement… enfin pour ma part, ils m’ont vraiment donné envie d’en faire de semblables, histoire de ce marrer… vivement la retraite !
L’émotion est énorme aussi en regard de l’organisation décrite pour accueillir des familles « de sans-papiers » et des jeunes en difficulté chez notre vielle partisane Fanfan, ou bien lorsque le spectacle de Juliette et Mimile est exposé aux jeunes du « canon à mouton ».
Non, vraiment ce tome est tendrement poilant et jubilatoire, du début à la fin !!
Bravo Messieurs pour cette magnifique série qui à elle seule assure que la BD est un art ! Cette série mérite d’être 100 fois primée! (Cependant mes rides et mes zygomatiques ne vous remercient pas, tellement j’ai rigolé.) Vivement le tome 3…
Ciao, Yann
Les Vieux Fourneaux Tome 1 : Ceux qui restent