L’un des outils les plus puissants parmi mon arsenal de créativité est ce que j’appelle la créativité inconsciente.
Non, je ne demande pas à quelqu’un de m’assommer avec un marteau et en vérité je n’ai même pas besoin d’être inconsciente. Ca se passe tout simplement lorsque je laisse mon inconscient faire le joli coup de lifting pour ma créativité. C’est l’utilisation de cette méthode qui m’a permis d’écrire rapidement lorsque je travaillais comme journaliste dans un journal et d’avoir produit plusieurs livres tout en ayant un travail exigeant à plein temps et en allant aussi à l’université.
Cette méthode repose sur l‘antique conseil de "dormir sur un problème." N’avez-vous jamais été préoccupé au sujet de prendre une décision ou lutté pour vous rappeler quelque chose d’important avant de vous endormir pour seulement vous réveiller le lendemain matin avec la réponse claire et nette dans votre esprit comme si c’était un cadeau du ciel ? C’est un genre de cadeau, sauf qu’aucune entreprise externe ne vous l’a livré. La réponse vous a été fournie par votre plus grand allié créatif ; votre subconscient.
La créativité de l’inconscient utilise le pouvoir de l’esprit inconscient. La technique la plus simple est l’incubation, où après avoir consciemment pensé au défi pendant une certaine période, ce dernier est mis de côté et oublié pour un petit moment. Souvent une solution surgira dans votre esprit d’une manière spontanée, puisque votre esprit continue à travailler sur le problème en dessous du niveau de votre conscience.
Le cerveau humain est un instrument merveilleux, hautement fonctionnel et nous n’utilisons cependant qu’une si petite partie de son pouvoir. Notre inconscient nous rend d’extraordinaires services. Il nous aide dans la coordination dont nous avons besoin quotidiennement pour effectuer des tâches utiles comme marcher, manger, respirer, conduire. Il emmagasine les souvenirs pour nous, il surveille constamment ces choses qui nous sont vraiment importantes (nos valeurs), il nous fait rappeler les choses en lesquelles nous croyons. La plupart du temps il fait tout ça (et une myriade de choses en plus) sans même que nous ayons à y réfléchir consciemment ; à propos, c’est pour ça qu’on l’appelle l’inconscient.
Cela dit, il fait quelque chose d’encore plus extraordinaire : il est capable de filtrer et de classer de vastes quantités de données (les choses que nous voyons, entendons, disons, ressentons, sentons, goûtons), de reconnaître des comportements et de créer des manières d’y répondre. Parfois il effectue ceci de façons merveilleusement créatives. On oublie souvent le potentiel de notre inconscient et on se retrouve à le laisser se préoccuper de futilités tel que le nom de notre dentiste ou si nous avons oublié ou non d’acheter du beurre de cacahuètes. Ca ne devrait plus se passer comme ça. Utiliser notre inconscient comme un outil créatif est très simple.
Passez quelque temps à penser consciemment à votre tâche ou défi d’écriture. Quels sont les critères de votre projet ? Quelles sont ses exigences particulières ? Quelles sont les idées que vous avez déjà réunies ? A quelles questions devrez vous répondre pour continuer votre travail ? Parfois le simple fait de noter les idées que vous détenez est une bonne idée en soi. Ne vous occupez pas de leur donner forme ou de les organiser. Notez-les juste sur une feuille de papier ou sauvegardez-les en un fichier document dans votre ordinateur. Peut-être n’aurez-vous même pas besoin d’eux plus tard, mais le seul fait de les noter constitue un bon moyen pour préparer votre subconscient à jouer son rôle.
Puis oubliez tout ! Oui, c’est ça. Passez à quelque chose d’autre de votre quotidien et pensez consciemment à quelque chose d’autre. Revoyez et corrigez un autre projet. Lisez pour vous instruire ou pour le plaisir.
Le temps de l’incubation varie selon la créativité de votre personnalité et bien sûr selon la taille de votre projet actuel. J’ai trouvé que le plus souvent quelques jours marchent le mieux, et ça peut être bénéfique même lorsque je m’accorde quelques heures seulement. Effectuer une tâche physique aide souvent pendant le temps d’incubation et parfois c’est le seul moment où je peux vraiment finir mon jardinage ou mon ménage !
Lorsque je travaille sur un roman je permets à mon subconscient de travailler scène par scène à travers le livre, et souvent lorsque je m’assieds en face de l’ordinateur, je trouve que les mots jaillissent à travers moi directement depuis la scène qui joue en même temps comme un film dans ma tête. J’ai entendu parler de plusieurs auteurs qui sont capables de programmer leurs rêves pouvant ainsi écrire littéralement pendant leur sommeil. Les rêves peuvent être aussi vivants qu’un tableau, aussi résonnants que la musique, et aussi symboliques que la poésie. En utilisant cette méthode je peux fréquemment écrire une scène par jour (parfois en moins d’une heure) ce qui représente un progrès tout à fait raisonnable en gardant simultanément un travail à plein temps et un train de vie normal.
Au moment où ça pourrait vous faire peur d’accorder votre confiance à votre subconscient au sujet de quelque chose d’aussi important que le projet d’écriture qui vous tient à cœur, ceci pourrait vous aider aussi à vous rappeler que votre cerveau est un muscle en quelque sorte. Votre inconscient contrôle pour vous en permanence plusieurs fonctions de vos muscles (essayez de penser à la façon avec laquelle vous marchez au moment où vous marchez vraiment. Je trébuche toujours lorsque je pense trop à l’action de marcher, pourtant ça ne m’arrive pas lorsque je n’y pense pas.)
C’est tout aussi vrai pour les grands athlètes. Ils parlent d’être "dans la zone." La zone est tout simplement le lieu où ils peuvent agir et réagir sans penser consciemment à ce qui à besoin d’être fait. Le corps et l’inconscient s’occupent de tous les détails. Penser trop fort peut vraiment interférer avec la zone, ce qui est tout aussi vrai pour l’écriture.
Chose intéressante, une récente étude faite avec des golfeurs professionnels et amateurs a montré que les golfeurs amateurs avaient un taux d’activité consciente significativement plus élevé que celui des golfeurs professionnels lors d’un swing. Je parierai que la même chose se produirait si les écrivains débutants et professionnels étaient étudiés.
Alors essayez la créativité de l’inconscient et voyez par vous-même jusqu’où ça pourra vous mener. Programmez simplement votre subconscient et laissez-le ensuite seul en incubation. Ca pourrait vous prendre quelque temps pour trouver la méthode pour libérer votre subconscient après votre période d’incubation. Que ce soit pour écrire librement ou pour le journalisme, appliquez vous à dévoiler les fruits de la labeur de votre inconscient. D’habitude, je m’assieds et j’entame mon travaille du moment. Ca évolue souvent lentement au début mais je m’efforce d’aller de l’avant, et à un moment ou l’autre mon subconscient surgit, les mots commencent à jaillir et le clavier commence à cliqueter tout seul.
Je vous souhaite la meilleure des chances avec votre écriture !
Idées de Deanna Mascle, auteur de la newsletter (en anglais) : http://wordcraftonline.com/, et de la ressource pour l’écriture (toujours en anglais) : http://answersaboutwriting.com/, elle a publié trois romans ; écrit et édité des journaux, des magazines, des livres et des publications en ligne.
Traduction de l'anglais vers le français par Karim Benyagoub<>