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Rafale Inde

Publié le 24 février 2015 par Toulouseweb

Aprčs la signature du contrat en Égypte, le Rafale négocie en Inde. Et si ce contrat, considéré comme acquis, se terminait par une formidable désillusion?
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la signature en Égypte du premier contrat export pour le Rafale s'est déroulée dans un climat pour le moins tendu.
On cherchait en vain un sourire, et d'ailleurs pourquoi Serge Dassault et Charles Edelstenne avaient-ils laissé Eric Trapier tout seul; décidément le Ťfrench teamť Rafale n'était point au complet, puisque le motoriste Jean-Paul Herteman était aussi absent pour Snecma.
Enfin, l'essentiel est lŕ, 24 avions multirole ont bien été vendus par Dassault Aviation ŕ l’Égypte. 3 appareils seront livrés pour l'été 2015, un monoplace et deux bi-places. Les pilotes égyptiens sont déjŕ en formation ŕ Istres. Pour eux, il s'agit d'ętre pręts pour la cérémonie prévue au mois d'aoűt qui marquera l'élargissement du canal de Suez; on imagine déjŕ la photo des trois avions passant ŕ basse altitude au-dessus de la voie d'eau qui approvisionne une grande partie des pays occidentaux en pétrole.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a balayé d'une seule phrase les quelques opposants politiques qui commençaient ŕ s'exprimer en France ŕ propos des Droits de l'Homme en Égypte; il a dit que l’Égypte luttait contre le terrorisme islamiste: la preuve, le matin męme, le Caire avait envoyé des F16 bombarder des positions djihadistes en Lybie. Les Rafales connaissant donc déjŕ maintenant la destination de leur premičre mission.
Maintenant, regardons ce qui se passe en Inde, oů lŕ, ce ne sont pas 24 avions qui sont en discussion mais 126! On sait que la France et l'Inde sont en discussion exclusive depuis plus de 3 ans désormais, mais il n'y a toujours rien de signé. Et les nouvelles qui nous arrivent d'Inde sčment un peu le doute. En effet, la délégation officielle égyptienne qui inaugurait le salon Aero India est passée sans s'arręter au stand Dassault, ce qui a permis au journal indien Business Standard de titrer Ťle contrat avec la France est mortť.
En fait, du coté de chez Dassault, on espčre toujours signer dans l'année, et le nouveau Premier Ministre indien, Narandra Modi, viendra en visite officielle en avril ŕ Paris.
Le ministčre indien de la Défense rendra ses conclusions début mars, ce qui ne veut pas dire qu'elles déboucheront sur une décision finale.
On peut comprendre que l'on ait mis jusqu'ŕ maintenant 3 ans pour discuter; il faut se souvenir en effet que seuls 18 avions seront construits en France, les 108 autres étant construits et assemblés par l'industrie indienne.
Indousthan Aeronautics a donc en main le dossier complet de ce transfert de compétences, mais voilŕ, il y a eu les élections en Inde qui ont débouché sur un changement d'équipe gouvernementale. Il semblerait que l'Inde ait demandé que Dassault garantisse l'ensemble de la production, c'est ŕ dire y compris les 108 Rafales made in India.. ; c'est totalement inacceptable pour la partie française.
Du coup, la nouvelle administration veut que l'on refasse les additions pour savoir ŕ combien va s'élever la note finale.
Du coup encore, nos Ťamisť russes viennent ŕ la charge et proposent leur chasseur Sukhoi 30. Poutine suit personnellement l'affaire, et fait dire ŕ ses vendeurs sur place que la France n'est pas un pays sűr, la preuve, explique-t-il, la France n'honore pas la commande des deux bateaux que nous lui avons commandés et surtout payés. ŤC'est de bonne guerreť comme on dit, mais, tout de męme, avouez que le métier de vendeur d'avions de combat est un dur métier. Qui aurait cru que l'expansion russe dans l'est de l'Ukraine allait remettre en cause ce contrat classé comme quasiment acquis.
En cas d'échec, ce que nous ne souhaitons pas, il restera toujours ŕ Dassault la possibilité d'aller chercher des clients au Qatar ou en Malaisie. l'Arabie Saoudite vient de se dire intéressée également!
Une précision ŕ propos de l'emploi induit par l'actuelle commande des 24 Rafales par l'Egypte: pour l'instant, il n'est pas question d'embaucher chez Dassault ni chez ses sous-traitants, les avions étant pris sur la dotation française. On va simplement maintenir l'emploi, ce qui par les temps qui courent n'est déjŕ pas si mal.
La chronique AeroMorning.com de Gérard JOUANY

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