Interview Thomas von kummant pour « Gung Ho » (T2)

Publié le 24 février 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Thomas von Kummant, le dessinateur de « Gung Ho » aux éditions Paquet se prête aux jeu des questions, à l’occasion de sa tournée pour le second tome.


N’oubliez pas de lire notre chronique de « Gung Ho » (T2) Court-circuit

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J’ai l’impression que cet album est beaucoup plus lent que le précédent.
T. v. K. Vraiment ?
C’est ma sensation. Est-ce pour développer les rapports entre les personnages ?
T. v. K. Pour nous c’est très important d’expliquer chaque personnage. Ce qui nous permet d’aller plus fort, plus vite ensuite.

Dis-nous en un peu plus sur les nouveaux personnages ?
T. v. K. Le maître d’arts martiaux était nécessaire, car le précédent s’est fait tué durant l’attaque des Rippers. Nous avions besoin de ce nouveau personnage.
En plus, il arrive avec Yuki, sa fille, qui est un challenge amoureux pour tout les garçons. Elle amène une pression supplémentaire sur les ado’. Ce qui est plutôt bien pour l’histoire.

Le vieux maître d’arme est spécial. Est-il inspiré d’un personnage réel ?
T. v. K. Oui, j’ai oublié son nom. Je l’ai pris dans la série TV japonaise « Takeshi’ Castle ».

Tanaka et Yuki arrivent au fort à pied… C’est une rupture totale avec ce que pensent les habitants du fort, qui considèrent la zone hostile comme « infranchissable »…
T. v. K. C’était une idée que nous avions dès le départ : les deux personnages arrivent à pied. C’est une façon très amusante de les rencontrer. Surtout quand on observe les réactions des habitants de Fort Apache.

Le danger est aussi présent à l’intérieur de Fort Apache qu’à l’extérieur. C’est le sujet principal ?
T. v. K. Dans toutes les histoires de « monstres», on doit s’apercevoir que le danger vient aussi de l’intérieur, avec des humains qui s’entretuent.
Nous vivons l’histoire du point de vue des adolescents, mais nous voulions aussi montrer ce que les adultes pensaient et comment ils mettaient la pression sur la communauté.

Les relations entre adolescents sont très crus, très durs…
T. v. K. Ah oui ? Tu le voies comme ça ? J’imagine que quand vous vivez avec tout ce danger, cette pression à l’extérieur du fort, vous devez vous comporter différemment. C’est une question de survie. J’imagine que c’est réaliste.

C’est presque un western, où les chevaux sont remplacés par des motos.
T. v. K. Oui, c’’est pas faux. A cet âge, la moto, c’est cool. Dans notre monde, il n’y a pas de chevaux. Donc, les motos s’imposaient. C’est rapide. Ils sont hors de danger des Rippers avec les motos. C’est en même temps risqué et cool.

J’ai ressenti qu’il y avait 2 actes dans cet album avec des rythmes très différents.
T. v. K. C’est vrai. Dans cet épisode, ca commence lentement, puis il y a une grande scène d’action. Dans le prochain, ca sera encore différent, avec une tension qui montera encore et encore.

Les ado’ recherchent une prise de risque de plus en plus grande. C’est ta façon de voir la vie ?
T. v. K. As-tu des enfants ?
C’est une réaction normale et saine de chercher jusqu’où tu peux aller à cet âge ? Tu ne crois plus tes parents. Tu dois comparer ce que t’ont dit tes parents et ta propre expérience. C’est normal chez les Ado, et c’est ce qu’on appelle « Gung Ho’ ».

Quand vous mettez en scène l’attaque des rippers, c’est brutal et rapide, sans préambule..
T. v. K. C’est un choix de mise-en-scène. Ca ne sera pas toujours pareil, mais dans ce cas là, nous voulions que les lecteurs soient surpris. Juste avant, tout est beau, gentil…
Je voulais provoquer cet électrochoc.

Les adultes seront-ils plus présent dans le prochain épisode ?
T. v. K. On a montré que quelque chose va se passer avec le train. A l’intérieur de Fort Apache, la tension va monter aussi entre les adultes et les ado’.

De quel personnage te sens-tu le plus proche ?
T. v. K. J’aime Zack parce qu’il est cool et fort à la fois. Mais quand j’étais jeune, je me sentais plus dans la peau de Archer, son coté rebel surtout.

Aujourdh’ui, tu n’es pas vraiment un rebel ?
T. v. K. J’ai changé. Quand on vieillit, on doit assumer des responsabilités. Mais je me rappelle que dans ma jeunesse, je trouvais les rebels vraiment cool.
Et pour les personnages féminins, c’est Yuki que je préfère. Elle est sportive, mignonne.


C’était ton type de femme ?
T. v. K. Ma femme est différente, mais c’est vraiment le personnage féminin que je préfère.

Graphiquement, ton dessin fait penser à un dessin animé. Est-ce recherché ou juste ta façon de travailler ?
T. v. K. Je suis très influencé par les dessins animés et le travail de « concept art.
Pour cette histoire, je voulais trouver quelque chose de différent pour les lecteurs français. En regardant les BDs françaises, il me paraissait évident que les dessinateurs maîtrisaient le trait. J’ai donc cherché une autre façon de faire. Cela s’apparente plus à du « collage ». J’utilise beaucoup les matières et le mélange de couleur, pour arriver à donner une impression réaliste.


Tu commences avec un crayonné ?
T. v. K. Non, seulement des silhouettes. Tout est travaillé dans photoshop.

Tu travailles beaucoup tes lumières et le résultat est bluffant.
T. v. K. Merci. Pourtant, sur le premier tome, j’avais vraiment peur du ressenti des lecteurs.

Merci Thomas,

Cette interview a été réalisée le 19 février 2014, dans les locaux de Paquet-Paris.
Un grand merci à Emmanuelle Klein.