J'aurais aimé accéder au document de 6 pages contenant la liste exacte des mesures remises ce matin au conseil de l'Eurogroupe par la Grèce avant de réagir sur ce sujet tant attendu de beaucoup d'entre nous, dans mon camp politique. Je n'ai pu malheureusement qu'accéder comme tout un chacun à cet article du Monde, qui en révèle certains aspects non exhaustifs. Parmi ceux-ci, des préoccupations comme " répondre aux besoins liés à la progression de la grande pauvreté grâce à l'accès à la nourriture, à un logement, aux soins " , " la lutte contre l'évasion et la fraude fiscales" , la corruption, " la recherche d'une plus grande justice fiscale " ( " en Grèce, les grandes fortunes et l'Eglise orthodoxe échappent encore largement à l'impôt ") ne pouvaient que me faire plaisir et obtenir mon soutien. Cependant, je ne peux écarter la critique de certains qui déplorent déjà une trahison qui tranche avec l'espoir qu'avait fait naître Syriza à son arrivée au pouvoir de rompre enfin, pour la première fois, avec la chaîne mortifère de l'austérité dans un bras de fer où la troïka aurait trouvé plus fort qu'elle.... Plus pragmatique, et bien que je me sois associé d'emblée à l'enthousiasme de mon camp politique envers l'accès de Syriza au pouvoir, je considère que cela fait partie du jeu de la négociation que d'accepter des compromis en contrepartie de ce que l'on juge le plus important à ses yeux, en termes de priorités nationales. Celles-ci ne sont-elles pas en l'espèce respectées en grande partie ? C'est être irresponsable que de considérer qu'il faut aller jusqu'au clash sans retour, comme l'aurait sûrement souhaité les adeptes de la sortie de l'euro dont je ne suis pas. Deviendrais-je avec le temps et l'âge venant à l'image de ces socio-démocrates que je méprise pour leur tiédeur vis à vis des nécessaires transformations sociales que demande notre époque ? A vous de juger sur pièces... Mais je demande à ceux qui jugent gravement ce dossier de considérer qu' il y a quelques mois seulement, ce qui est en passe d'être obtenu pour les citoyens grecs les plus démunis et les plus modestes était alors inespéré... Et cela, je le respecte. Et surtout, j'attends la suite avant d'être trop catégorique. Jugeons sur pièces plutôt que de faire des procès d'intention trop violents, tranquillement installés dans notre canapé pendant que les grecs, eux, souffrent bien davantage que nous. L'urgence n'était-elle donc pas celle-là ?