Inondation en Argentine centrale: scandale écologique?

Publié le 24 février 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! - Lecteurs et contributeurs: inscrivez-vous / connectez-vous sur les liens à droite --> En l'espace de douze heures, c'est plus de 300 mm de pluie qui se sont abattus sur la région de Córdoba, provoquant des crues spectaculaires dans plusieurs zones de la province. Cette tempête, d'une rare violence, a engendré des pertes humaines ainsi que d'importants dégâts matériels.

Les rues se sont transformées en torrents destructeurs emportant avec eux les arbres, les voitures, les maisons et même un aqueduc. La destruction de ce pont laisse plusieurs municipalités de la région de Sierras Chicas, au nord-ouest du Córdoba, sans eau courante.

De nouvelles pluies sont venues aggraver la situation en provocant l’effondrement d'un pont sur l’autoroute Ruta 9. La route ayant été fermée à la circulation la veille, cette complication n'a engendré aucunes victimes. Néanmoins, les autorités estiment qu'il faudra compter un mois avant que le pont ne soit réparé et que la circulation reprenne normalement. Certaines zones sont encore aujourd’hui coupées du monde et ravitaillées par hélicoptère.

Le nombre des personnes touchées par les inondations est estimé à 15.000. C'est ainsi que le chef de cabinet Jorge Capitanich a confirmé que l'organisation nationale ANSES leurs accorderait une aide exceptionnelle.

À la suite de la catastrophe, le Gouverneur de la province José Manuel De La Sota a pris la parole afin de décrire ces inondations comme "un tsunami venu du ciel". De leur côté, plusieurs groupes de défense de l'environnement ont affirmé que la déforestation généralisée et excessive dans la province a largement contribué à l'inondation mortelle.

Des responsables de l'ONG des Droits de l'Homme et de l'Environment en Sierra Chicas assurent dans une déclaration écrite que ce ne était pas une "catastrophe naturelle" et d'expliquer "Au-delà de la quantité de pluie qui est tombée, la catastrophe n'est pas naturelle. Naturel est lorsque la pluie est absorbée progressivement à la surface (effet éponge). Mais les terrains les plus élevés sont défrichés, brulés, construits, ce qui a pour effet de laisser le sol sans protection et imperméable"

Greenpeace Argentine note que "la province de Córdoba a conservé moins de 4% de ses forêts indigènes d'origine, et en dépit de la Loi Nationale sur les forêts, le défrichement pour le développement agricole ou urbain a anéanti les forêts dans les zones délicates et enlever la protection que la végétation fournit lors de fortes pluies".

Alejandro Bodart, législateur de la province de Buenos Aire, a également critiqué le gouverneur De La Sota: "Il blâme la nature et parle d'un "tsunami", mais en réalité, la véritable catastrophe est sa politique de déforestation et l'expansion du soja à la demande de Monsanto".