Prenez donc un quart d’heure pour lire ce texte. Respirez un grand coup avant de vous lancer et attendez-vous à le refermer la gorge serrée, surpris de constater que Charlotte Moundlic puisse créer une telle émotion avec si peu de mots. A hauteur d’enfant, la voix de cette petite fille résonne en grande partie grâce aux phrases courtes, au langage simple et direct dont se dégage une naïveté touchante. Le regard porté par la narratrice sur ses parents indifférents est sans filtre, sans le recul et l’expérience nécessaires pour saisir la duplicité des adultes. Parce qu’elle est le fruit de leur amour, ils l’aiment forcément. Et s’ils l’ignorent, c’est tout simplement parce qu’elle n’est pas digne des espoirs qu’ils ont placés en elle.
La peur terrifiante de ne pas être aimée, de ne pas mériter l’amour de ses parents est ici mise en lumière avec une justesse et une sobriété laissant de coté les grosses ficelles larmoyantes qu’il aurait pourtant été facile d’utiliser. Tout simplement impressionnant !
Je suis le fruit de leur amour de Charlotte Moundlic. Thierry Magnier, 2015. 44 pages. 5,10 euros. A partir de 8-9 ans.
Et une nouvelle pépite jeunesse du mardi que je partage avec Noukette.