The Walking Dead // Saison 5. Episode 11. The Distance.
Avant de parler de cet épisode, j’aimerais revenir sur l’épisode précédent puisque l’on ne l’a demandé afin de vous dire pourquoi j’ai autant apprécié cet épisode que beaucoup ont décrit comme transitoire. Oui, c’était un épisode de transition mais il avait une signification particulière. Le succès de cet épisode on le doit à son utilisation judicieuse des personnages et du chemin parcouru avec les personnages de The Walking Dead. En effet, au début de l’épisode tout le monde est complètement épuisé par le chemin qu’ils parcourent sous le soleil tapant. Ils doivent encore et encore tuer des zombies (la scène où ils font tomber les zombies dans le ravin était une excellente idée, permettant de montrer le côté machinal de ce qu’ils font d’épisodes en épisodes). Puis il y a cet orage qui arrive presque comme par magie. Les aléas du climat font que de toute façon ce genre de choses peut arriver à n’importe quel moment. Pour moi la scène de la grange a une signification biblique. Ce n’est pas la première fois que The Walking Dead utilise des références assez religieuse. Il y a déjà eu Herschel qui avait à mon sens le rôle de prêcheur dans la saison 2, puis il y a eu aussi plusieurs symboles (Rick qui perd sa femme) qui sont là pour tenter de raccrocher les personnages à une certaine forme de croyance.
Quand des zombies frappent la planète, je pense qu’il n’y a pas d’autres choses que de se raccrocher à quelque chose, une certaine forme de croyance, de religion et cela n’est pas forcément celle que l’on connaît. De plus, cette scène est symbolique à mon sens car elle se déroule dans une grange, le symbole biblique ultime. Faire le parallèle avec la naissance de Jésus, la crèche, etc. pourrait être un peu beaucoup à avaler pour certains (puisque c’est ce qui s’est passé dans les commentaires la semaine dernière) sauf que personnellement je trouve que cela colle plutôt bien. En effet, de laisser le bébé de Rick, symbole du futur de la race humaine (on ne va pas se mentir, les enfants et les bébés représentent le futur, le seul futur) et de la transmission, dans la paille pendant que tout le monde trouve la force de retenir la porte de cette grange. C’est une façon de dire que finalement afin de protéger ce symbole (le bébé), ils sont tous prêt à donner encore un peu de leurs forces car c’est ce qu’il y a de plus important. Une scène comme celle-ci peut donner lieu à tout un tas d’interprétation et voici la mienne. Si l’épisode n’est pour vous pas étonnant, dans sa construction et sa façon de dérouler les symboles, je l’ai trouvé magnifique. Je suis de toute façon souvent à contre-courant pour The Walking Dead. Je suis de ceux qui ont adoré l’épisode de Rick et Michonne en solo dans la saison 3 (ou 4).
Passons maintenant à « The Distance ». Cet épisode est complètement différent alors que le cliffangher de fin de l’épisode précédent apportait déjà un sentiment de renouveau. Cette semaine The Walking Dead veut nous offrir des moments de tension différents de ceux que l’on a pu connaître ces derniers temps. « The Distance » veut insuffler de l’espoir aux personnages. Certes, la confiance qu’ils ont en l’espoir s’est amenuisé au fil des saisons (la prison, le Gouverneur, Terminus, etc.). Mais on tente encore de leur faire croire que tout cela est possible, qu’ils peuvent enfin vivre comme des êtres humains sans avoir besoin de fuir constamment. J’ai trouvé intéressant de voir la façon dont Rick réagit face à Aaron, le petit nouveau. On ne sait pas vraiment qui c’est et c’est ce qu’il y a de plus intéressant à mon humble avis. Car on ne sait pas si ce qu’il nous raconte peut vraiment être intéressant ou bien si ce n’est qu’une série de mensonges qui sont là pour emmener encore une fois notre groupe dans le plus grand des pièges jamais orchestré auparavant. Car au fil des années on devient de plus en plus méfiants. Si Aaron ne dit pas à Rick et aux autres tout ce qu’ils doivent savoir, je pense que ce que Aaron tente de faire c’est simplement de protéger les autres plutôt que de les lancer dans un piège.
On verra bien dans le prochain épisode à quoi ressemble ce nouveau symbole d’espoir mais rien que les cris d’enfants à la fin de cet épisode montrent que finalement il n’y a peut-être pas de danger à venir. Aaron est de toute façon louche dès le départ car il veut tout de suite être ami, tout de suite être le gentil ce qui fait tiquer les autres par rapport à ce qu’ils ont pu vivre auparavant. La série exploite très bien cela lors de l’introduction de l’épisode. C’est une façon d’induire une certaine forme de suspense alors qu’au fond on découvre qu’il est sincère (enfin, en apparence en tout cas car l’on n’a pas encore vu le prochain épisode). Le fait que cela ne soit pas un piège permet aussi de changer un peu The Walking Dead. La série a pour habitude de créer des intrigues de ce genre afin de faire tomber tout le monde dans un vrai piège où l’action et le sang vont couler à flot. C’est ici une façon très différente de voir les choses et c’est pour cela que j’ai hâte de voir la suite. L’espoir est presque un mot interdit dans The Walking Dead depuis bien longtemps alors ce ne serait pas bête de l’autoriser pour cette fois. Je pense que la série est en train d’aller dans une toute nouvelle direction et cet épisode est là pour nous y conduire doucement mais surement.
La préparation est intelligente car le but n’est pas de nous embarquer tout de suite dans ce soi-disant lieu sûr. Il faut que le groupe fasse face à ses peurs, à ce qu’ils ont vécu auparavant pour leurs dire que finalement tout va bien se passer. La rage de Rick est compréhensible. On lui a tellement fait croire de choses au fil des années que de le voir rager de la sorte cette semaine est logique. Rick a beaucoup évolué au fil des saisons et c’est un épisode comme celui-ci qui vient justement le démontrer une fois de plus. Il rage aussi contre lui-même et Michonne est là pour prendre une décision assez judicieuse. Je pense qu’il y a une scène qui décrit bien l’état du groupe quand un petit groupe de personnes décide de quitter la grange afin de voir si l’histoire que leur a raconté Aaron est vraie. Ils vont trouver alors deux véhicules et alors qu’ils se dirigent vers les véhicules pour voir les choses d’un peu plus près, un bruit va venir des bois. La tension monte, les armes se lèvent et les regards sont près à tuer tout ce qui pourrait être une menace. Le fait que cela ne soit qu’une histoire de zombies encore une fois prouve aussi qu’ils sont constamment sur le qui-vive, qu’ils ne peuvent pas vivre pleinement sans avoir peur. Peur des zombies mais aussi peur des être vivants qu’ils peuvent rencontrer. Par ailleurs, Aaron est gay et nous rencontrons son petit ami Eric plus tard dans l’épisode.
Je ne sais pas si c’est le premier épisode ouvertement gay de The Walking Dead mais cela me semble être le cas. Je trouve que c’est un effort intéressant que la série fait au nom de la diversité bien que cela ne soit que deux hommes qui s’embrassent et qu’il n’y a rien de bien intéressant autour de tout ça pour le moment.
P.S : Je ne suis pas un fan de The Walking Dead. Je déteste être affublé de ce titre alors que j’ai craché pendant deux saisons sur cette série comme étant l’une des plus grosses purges de ces dernières années. Bon, cela a beaucoup changé depuis mais cela reste encore au fond de moi le périples des deux premières saisons.
Note : 8/10. En bref, un épisode proposant un chemin drastiquement différent pour The Walking Dead.