Paris, 20 février 2015
À y regarder de près, et puisqu'on ne connaît pas toujours très bien le pays de ce côté de l'Atlantique, l'Uruguay est particulièrement riche de son histoire. L'ambassadeur Omar Mesa ne manque pas de le rappeler au cours de cet entretien. Car même si certains se contentent d'imaginer un territoire d'une superficie limitée (par rapport à ses grands voisins, cela va de soi), tout indique que le pays présente des spécificités remarquables qui nous ramènent toutes à sa position géo-stratégique de premier plan.
D'une façon ou d'une autre, son destin fut pendant longtemps lié à des échanges amicaux avec la France, dans un contexte qui déborde des logiques politiques ou économiques pour s'ancrer dans la culture, éducative, littéraire et, plus que jamais, scientifique. Il n'y a donc aucune surprise, ni aucun artifice, dans le fait que l'Uruguay soit devenu le premier pays de l'Amérique latine continentale à faire partie de la Francophonie.
La première partie de l'entretien envisage les liens entre l'histoire et la situation contemporaine, de la terre convoitée par les grandes puissances coloniales du moment jusqu'au pays actuel occupant une place de choix dans le Mercosur en marche, un Mercosur où les partenaires acceptent désormais de se préoccuper de social et de culturel.
La seconde partie aborde une autre des spécificités du pays, sa place singulière dans le contexte des gauches latino-américaines. Dès avant les années de plomb, la gauche uruguayenne s'est caractérisée largement par sa volonté de respecter la démocratie, et cela est resté vrai pendant et après la dictature. Et si la personnalité du Président José "Pepe" Mugica a fait beaucoup pour la qualité de l'image du pays, on ne saurait oublier à quel point il avait dû supporter le sort particulièrement odieux réservé aux "otages" tout au long des longues années de sa détention aux mains d'un pouvoir implacable qui avait su s'associer opportunément avec les militaires criminels argentins.
Dominique Fournier
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