A lire certains articles parus ces dernières semaines, on peut penser que le métier de pharmacien d’officine est train de muer.
En effet, on nous parle de pharmacie « connectée », et cela à priori, à la demande expresse des clients. Constatation issue de l’étude PHR/IFOP (*) qui nous indique que près de 8 Français sur 10 se montrent favorables au partage des données recueillies par des objets connectés avec son pharmacien.
Parmi ces informations personnelles, on distingue :
- les données médicales concernant le suivi de traitements (88%),
- les rendez-vous avec les professionnels de santé (64%),
- mais également des informations de base telles que le poids, l’âge, la taille ou le groupe sanguin, les données relatives au rythme de vie comme le sommeil (69%) ou l’activité physique (61%).
En lisant ce rapport, on découvre un pan de services demandés aux officines, qui ouvre des perspectives intéressantes pour les officines qui voudront s’approprier les possibilités offertes par le digital :
- 12% souhaitent la présence d’écrans en libre-service au sein des officines, pour accéder à un espace digital personnalisé regroupant leurs informations de santé et permettant de renouveler une ordonnance, suivre l’état de leurs vaccinations, pour avoir accès à leur dossier médical en ligne ou encore de mettre à jour leur carte vitale.
Les Français souhaitent que l’on puisse faciliter leurs démarches à travers un site internet :
- 22% réclament la possibilité de commander et d’acheter des médicaments et traitements, afin de comparer les prix et consulter les offres et promotions par exemple.
- 50% veulent avoir la possibilité de renouveler son ordonnance en ligne.
- 39%souhaitent pouvoir commander les produits et les recevoir directement à domicile ou venir les retirer en officine (pour 35%).
De manière plus globale, l’officine doit proposer des services permettant le développement de contacts « dématérialisés » :
- comme la prise de contact par SMS/e-mail pour être informé de la préparation de leur commande (83%),
- ou pour confirmer un rendez-vous (70%),
- le recours à la vidéo-conférence avec le pharmacien est même évoqué (48%).
Des demandes d’objets connectés se développent également au sein de l’officine, avec le tensiomètre (58%), le lecteur de glycémie (35%) et un outil permettant l’analyse du sommeil (30%).
A la lecture de ces informations, on ne s’étonne donc pas de l’intérêt porté au secteur de la e-pharmacie par des acteurs comme Claranet, via sa, filiale e-Santé Grita qui vient d’obtenir l’autorisation d’héberger les e-pharmacies.
Ou de l’acteur belge de la vente de parapharmacie en ligne, Newpharma qui poursuit sa percée en France, avec l’acquisition de MonGuideSanté
Ou bien de la mise en place de la collaboration entre le groupement PHR (représentant un réseau de près de 2000 pharmacies) et la chaine de magasins spécialisés dans les objets connectés, LICK.
Pour connaître les détails de cette collaboration, vous pouvez revoir mon précédent billet rédigé sur le sujet.
Et vous ? qu’en pensez-vous ?
Je profite de cet article pour vous rappeler mon tableau blanc sur la vente en ligne de médicaments en France : http://fr.padlet.com/vezin_fabrice/lemondedelaesante-1
Et enfin, je ne peux que vous inviter à suivre la prochaine Rencontre IRL du Club Digital Santé qui se tiendra le 3 mars 2015 dont la thématique est : La Pharmacie à l’ère du Digital.
Rencontre que vous pourrez suivre via le #hcsmeufr pour ceux et celles qui ne peuvent s’y rendre.
* Pour en savoir plus sur l’étude : http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=2946