Musée des Confluences – Crédit photo Pierre-Olivier Deschamps – Agence VU’
Petit dernier du paysage muséal français, le Musée des Confluences a (enfin !) ouvert ses portes le 20 décembre dernier. Comme pour tout Lyonnais qui se respecte, l’inauguration et l’aboutissement d’un tel projet ne pouvaient que susciter une réelle curiosité, et même, une certaine attente. Car quand on a grandi en passant tous les dimanches pluvieux au Musée Guimet (oui oui, le même Monsieur qui a fondé le musée des arts asiatiques à Paris) à admirer momies, squelette de mammouth, animaux empaillés et autres merveilles dont le musée des Confluences a hérité suite à la fermeture du précédent, c’est avec impatience que nous attendions l’ouverture de ce nouveau musée.
Une fois entré dans le bâtiment, on oublie vite l’architecture puissante de l’édifice tant les collections sont fascinantes. Ni muséum d’Histoire naturelle, ni musée ethnographique ou archéologique, ce musée porte définitivement bien son nom de « Confluences », faisant se rencontrer de multiples démarches toutes aussi variées que complémentaires. Le parcours permanent est ainsi divisé en quatre grandes sections, chacune ayant sa scénographie et son identité propre.
La première, consacrée aux origines du monde et des hommes, fait dialoguer un discours purement scientifique mêlant points de vue biologique, paléontologique, astronomique… et une approche mythique, envisageant les récits d’origines de diverses civilisations afin d’expliquer leurs conceptions de la création de l’univers et de l’humanité.
S’en suit une deuxième section questionnant la place de l’homme dans son environnement, leur interaction et la manière dont l’homme se représente et s’intègre dans le milieu qui l’entoure.
On passe ensuite à la troisième partie du parcours, qui se dédie pour sa part à l’étude des relations entre les hommes, autour de grands principes que sont l’échange, la création et la transformation dans une idée globale de construction sociale.
© Amélie Roussillon
Enfin, la visite se clôt par une réflexion autour du thème de la mort : le traitement des corps et les rites funéraires, l’interaction avec un au-delà et les différentes formes que ces pratiques peuvent prendre selon les cultures et les époques, ou encore les études actuelles – médicales, philosophiques, etc. – autour de cette thématique qui n’a pas fini de nous fasciner.
Ainsi, de cette première visite nous retiendrons surtout l’immense qualité et la diversité des collections, leur foisonnement (parfois tel qu’il est difficile de savoir où donner de la tête), la puissance de leur mise en scène et l’originalité du propos développé, qui se veut avant toute chose le récit de l’aventure humaine. Car la vraie qualité de ce musée est d’arriver à faire dialoguer de manière pertinente des objets, des œuvres, des outils, des naturalia de toutes origines et de toutes époques.
C’est ainsi que se côtoient peintures sur écorces aborigènes, astrolabe du XVIe siècle, mur de papillons et coléoptères, fragments du sol lunaire, masques africains, sculpture contemporaine inuit… dans un joyeux mélange qui loin d’être purement anecdotique s’avère riche de sens, sorte de cabinet de curiosités novateur. On ne pourra que souligner la qualité des dispositifs mis en place – vidéos, objets « à toucher », médiateurs dans les salles… – s’adressant à tous et rendant la visite d’autant plus riche.
Car si l’on est loin du vieux Muséum de mon enfance au charme suranné avec parquet qui craque, balcons, vitrines en bois et le petit renard empaillé de l’entrée, une chose n’a pas changé : l’émerveillement face à la beauté et l’étrangeté de ces collections. Une seule visite ne suffit pas à rassasier notre curiosité, et l’on espère pouvoir y retourner très vite.
Musée des Confluences – Crédit photo Pierre-Olivier Deschamps – Agence VU’
Amélie Roussillon
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Musée des Confluences
86 quai Perrache, Lyon 2e
http://www.museedesconfluences.fr
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