L’installation des douze groupes industriels, créés à partir des Sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP) relevant du ministère de l’Industrie
et des Mines, constitue la fin d’un mode organisationnel, qui s’est avéré, en fin de compte, en déphasage avec les objectifs de développement assignés au secteur.
La mise en place de ces clusters industriels décidés dans le sillage de la restructuration du secteur public marchand, validée en août 2014, par le Conseil
des participations de l’Etat (CPE), répond ainsi, aux exigences de la nouvelle phase, dictées par cette nécessité de consolider le parc industriel national, appelé à jouer un rôle
plus déterminant dans le développement économique du pays. La nouvelle approche de la stratégie industrielle prônée par les pouvoirs publics repose, par conséquent, sur une série de paramètres
dont la performance et la bonne gouvernance autrement dit, l’obligation de résultat. Des critères qui devront permettre aux entités publiques de s’affirmer comme des entreprises leaders. Il
s’agira d’aller vers des pôles industriels spécialisés, de mutualiser les ressources sur la base d’un partage des coûts, en ce qui concerne les besoins d’approvisionnement en inputs et
matières premières. Une vision qui prend en compte cette nécessité pour l‘entreprise de s’engager dans la recherche et développement, la formation spécialisée, et les nouvelles techniques du
management. En fait, la démarche des pouvoirs publics cadrée par le pacte national économique et social de croissance est venue souligner, sur la base d’un constat, l’urgence pour le pays,
de s’orienter vers cette voie qui consiste à optimiser l’exploitation des potentialités existantes, de mobiliser toutes les compétences du secteur, et de donner les moyens qui s’imposent pour
rentabiliser les capacités du secteur de l’industrie dans les filières à valeur ajoutée, à l’instar de la pétrochimie, les matériaux de construction, la sidérurgie et métallurgie,
l’agroalimentaire, la mécanique industrielle, l’électronique et la pharmacie, et l’agroalimentaire. Est-il utile de rappeler que plus de 10 milliards de dollars ont été injectés, durant les dix
dernières années, dans le secteur public pour tenter de sauvegarder l’outil national de production. Des montants colossaux, qui en définitif, n’ont pas généré les résultats escomptés, le secteur
industriel étant lourdement pénalisé par les effets de la concurrence de produits importés, et n’a pu, en conséquence, suivre l’effort de l’État. C’est dire que l’année 2015 amorcera un
nouveau départ pour le secteur de l’industrie, d’autant plus, que le nouveau schéma du secteur, coïncide avec le lancement d’importants chantiers dont l’amendement du code des investissements, la
révision de la loi d’orientation de la PME, et la réforme des agences chargées de mettre en œuvre la politique d’investissement, notamment l’ANDI et l’ANDPME. Aussi, tel que l’a affirmé le
ministre de l’industrie et des mines, l’Etat a consenti des avantages spécifiques à l’industrie au titre de la loi de finances 2015, à même d’encourager l’investissement productif et
améliorer la gouvernance économique. L’autre action, a avait affirmé M. Abdesselam Bouchouareb porte sur l’examen de la problématique du financement des PME qui exige, «des dispositifs et
des instruments spécifiques». La sous-traitance est l’autre priorité retenue dans la stratégie des responsables du secteur qui se déploient à garantir les conditions nécessaires à son
développement dans le cadre de partenariats.
D. Akila
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