L’indice est caché dans l’amygdale, une zone du cerveau en forme d’amande. En mesurant l’activité de cette zone, qui détecte et répond au danger, il est possible de prévoir, avec 4 années d’avance, si le sujet est enclin à la dépression ou l’anxiété en cas d’événements stressants de la vie.
De précédentes études ont déjà suggéré chez des personnes à risque de trouble de stress post-traumatique (SSPT) la relation entre des différences individuelles dans l’activité cérébrale et la capacité à gérer les facteurs de stress. Certaines de ces études ont porté sur l’amygdale. Peu d’études en revanche ont traité le problème dans la perspective de facteurs courants et moins sévères de stress tels que le chômage, le divorce, ou un décès dans la famille.
Ici, les chercheurs ont scanné le cerveau d’étudiants en bonne santé, en train de regarder des visages en colère ou apeurés, évoquant un danger. Ces images déclenchent une réponse dans l’amygdale, dont l’intensité peut être mesurée par IRMf. Puis, tous les 3 mois, les participants ont renseigné par questionnaire les événements stressants de la vie et leur impact ressenti, ainsi que leurs symptômes de dépression et d’anxiété. 200 des 753 participants au départ de l’étude ont pu être suivis sur 4 ans.
L’analyse montre que plus réactive était l’amygdale durant l’expérience du début de l’étude, plus sévères sont les symptômes d’anxiété ou de dépression en réponse à des événements stressants.
Une seule mesure du cerveau pour jauger la vulnérabilité psychologique à 4 ans : Johnna Swartz, chercheur à la Duke et auteur principal de l’étude explique que, la plupart du temps, les patients consultent alors que la dépression ou les troubles anxieux sont déjà bien installés. Ce marqueur identifiable dans le cerveau permettrait de détecter les personnes les plus à risque de troubles dépressifs et anxieux.
La recherche, qui fait partie de l’étude de long terme Duke Neurogenetics Study, se poursuit toujours, avec les mêmes participants. L’équipe explore également d’autres facteurs, dont génétiques, pour tenter de prévoir les différences dans l’activité de l’amygdale, et donc, le risque relatif d’anxiété et de dépression plus tard dans la vie.
Source: Neuron February 4, 2015 DOI: 10.1016/j.neuron.2014.12.055 Neural biomarker of vulnerability to stress (Visuel@ Hariri laboratory, Duke University)