Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! - Lecteurs et contributeurs: inscrivez-vous / connectez-vous sur les liens à droite -->
Officiellement, Pablo Neruda, âgé de 69 ans, est décédé d'un cancer de la prostate le 23 septembre 1973, soit 12 jours après le putsch d'Augusto Pinochet contre le président socialiste Salvador Allende, par ailleurs ami du poète. Mais très vite ont couru des rumeurs insinuant qu'il aurait été empoisonné sur ordre du nouveau maître du pays. Rumeurs qui ont été maintes fois démenties après enquêtes scientifiques sérieuses, dont certaines menées en Espagne et aux États-Unis. L'affaire a plusieurs fois rebondi, mais actuellement il semble que les rumeurs ont été prises au sérieux puisque de nouvelles expertises doivent être effectuées.
Depuis quarante ans, Manuel Araya, l'ancien chauffeur et secrétaire de Pablo Neruda soutient la thèse de l'empoisonnement et répète que peu avant sa mort, le poète l'aurait appelé depuis l'hôpital Santa Maria de Santiago et lui aurait confié se sentir mal après avoir reçu une injection à l'estomac, la veille de son départ pour le Mexique. Voyage qui n'aura jamais lieu naturellement.
Jusqu'à maintenant on recherchait dans les restes de l'écrivain des traces de poison. Les nouvelles analyses qui vont être effectuées serviront à détecter d'éventuelles traces inorganiques ou de métaux lourds. Autrement dit, on va chercher à déterminer si des cellules ou des protéines ont pu être détruites par des agents chimiques. Pour Francisco Ugás secrétaire exécutif du programme pour les droits de l'homme chilien "Il existe des antécédents qui pourraient prouver que Pablo Neruda a été empoisonné. Si ce fait est avéré, il constituerait un crime contre l'humanité".
Quant à l'avocat Rodolfo Reyes, neveu du poète, il déclare "C'est la première fois qu'une institution étatique s'engage à chercher la vérité sur la mort de Pablo Neruda. Connaître cette vérité est nécessaire. Pas uniquement pour notre famille, mais aussi pour le Chili et pour le monde entier".
Miguel de Cervantes Saavedra qui était né le 29 septembre 1547 à Alcalá de Henares, est mort à Madrid le 23 avril 1616. On savait qu'il avait été enterré dans la crypte d'un couvent de Madrid. Récemment il a été révélé que le squelette du génial écrivain pourrait être identifié grâce à des blessures de guerre. Il a participé à la bataille navale de Lépante qui s'est déroulée le 7 octobre 1571 dans le golfe grec de Patras. Ce jour-là, la Sainte-Ligue qui regroupait les États catholiques du bassin méditerranéen, sous le commandement de don Juan d'Autriche, fils naturel de Charles-Quint, détruisait la flotte turque. Le futur écrivain y reçut deux coups d'arquebuse, l'un au torse et l'autre à la main gauche, elle resta paralysée et lui valut le surnom de manchot de Lépante.
Depuis avril 2014, une équipe munie de caméras infrarouges et de scanners en 3D, concentre ses recherches dans l'église du couvent de Saint Ildéfonse des mères Trinitaires. Le 24 janvier dernier, durant la 2e phase du programme, au fond d'une cavité dans la crypte, elle a découvert un morceau de cercueil avec une inscription cloutée "M.C.". Pour l'anthropologue Francisco Etxeberria Gabilondo qui dirige l'équipe "ces deux lettres peuvent être très intéressantes". Mais sa prudence de scientifique l'invite à modérer son enthousiasme et il ajoute "d'un point de vue anthropologique, nous n'enregistrons aucune avancée". Leur objectif se poursuit "Nous recherchons un squelette d'homme, d'environ 70 ans, qui avait six dents, ou moins, portant des (traces de) lésions à l'intérieur du bras et à la main gauche, ne relevant pas de l'amputation, mais interdisant l'usage normal du bras". Il ne faut pas faire de déductions hâtives, d'autant plus que les sépultures peuvent accueillir plusieurs personnes et que des ossements ont pu y être déplacés, précise Almudena García Rubio, directrice du projet.
En avril dernier, l'historien Fernando Prado Pardo-Manuel de Villena estimait qu'au moins "15 personnes étaient enterrées" dans la crypte et parmi elles, un enfant ou celui qui fut le propriétaire du logement de Cervantes. Si les chercheurs trouvent des restes intéressants, ils pourront "demander les permis nécessaires pour les extraire temporairement et les analyser en laboratoire. Mais nous n'en sommes pas là", poursuit Almudena García Rubio. Il faudra donc attendre encore quelque temps avant de savoir où se trouve vraiment la tombe de Cervantes.