Les fautes d'orthographe ont été à l'honneur ce jeudi 19 février 2015 dans l'émission "Envoyé spécial" sur France 2 (reportage à compter de la 34e minute).
Beaucoup de Français sont fâchés avec l’orthographe. Jusque-là on ne nous apprend rien !
Comme évoqué dans ce reportage, des Français feraient trop confiance aux correcteurs automatiques de leur logiciel de traitement de texte. Mais pas de chance, ils sont loin d'être fiables, voire vous créent des fautes ! Que voulez-vous, ils ne sont pas humains, on ne peut pas tout leur demander !
La non-maîtrise du français, du moins une maîtrise approximative, peut être un obstacle en termes d'accès à l'emploi, dans la pratique quotidienne de son métier. Pour ces étudiants de Lyon, dans le reportage, leur maîtrise approximative du français risque de les discréditer, à l'entrée du marché du travail.
Les employeurs sont impitoyables. L'exemple en a été avec ce dirigeant d'une entreprise de communication digitale qui recherchait un rédacteur web capable de répondre, de manière instantanée, sans faute d'orthographe. Il n'avait pas le temps de s'appesantir sur un CV qui semblait prometteur mais qu'une lettre de motivation a discrédité. Pas le temps ! Tout le monde le sait, le temps c'est de l'argent. Il faut bien comprendre que compte tenu de l'entreprise qu'il gérait, il ne pouvait se permettre de se décrédibiliser en termes d'image, de notoriété pour son entreprise, vis-à-vis de ses clients.
En effet, la non-maîtrise du français peut être préjudiciable en termes de communication externe en entreprise, en termes d'image, de notoriété. L'étude réalisée par TextMaster, évoquée dans ce reportage et dont nous avons déjà parlé sur ce blog, indiquait que pour les sociétés du web, les fautes pouvaient engendrer le "bad buzz", et avoir pour conséquence la perte de contrats commerciaux.
Mais d'où vient le mal ?
Une enquête (celle-là même à mon avis à laquelle s'est référée l'émission), menée par Danielle Manesse (professeur en sciences du langage) et Danièle Cogis auprès de 3 000 élèves, montre la régression qui s’est opérée en un peu moins de 20 années : "Les élèves de 5e de 2005 ont le niveau des élèves de CM2 de 1987". Ainsi, pour une même dictée à partir d’un texte d’une dizaine de lignes, le nombre d’erreurs a augmenté de 73 % et il s’agit principalement d’erreurs grammaticales.
Adultes, ils arrivent dans le monde du travail avec un niveau qui est équivalent à celui d’une classe de 5e de 1987.
Ce reportage démontrait bien que toutes les générations étaient concernées, quels que soient le parcours professionnel et l'emploi occupé actuellement ou souhaité.
Cette non-maîtrise peut être préjudiciable en termes de communication externe en entreprise, de votre entreprise, en termes d'image, de notoriété.
Pourquoi ce chef d'entreprise de 54 ans angoissait tant à l'idée de faire une faute dans ses échanges professionnels ? Sans doute pensait-il qu'une orthographe déplorable peut refléter une absence de respect à l'égard de son destinataire. Il sera légitime que son destinataire se pose une telle question.
Lors de l'un de mes échanges sur Linkedin, Jean-Jacques E. considérait que pour autant la maîtrise du français ne pouvait être le seul critère pour mesurer la motivation, la compétence et l’intelligence d’un candidat. Il trouvait dommageable de passer à côté d’un bon élément parce que le recruteur aurait une sensibilité un peu trop exacerbée au bon usage du français qui aurait fait défaut dans la lettre de motivation d’un candidat. Certes, mais visiblement, c'est quand même le cas.
Ce reportage démontrait, notamment dans le cas du chef d'entreprise autodidacte, que c'est l'image même de la personne qui est en jeu. Il est ici question de reconnaissance sociale et d'estime de soi. On touche alors à des valeurs humaines clés, valeurs placées en haut de la pyramide des besoins de Maslow. Présenter des lacunes en orthographe peut véritablement nuire à un individu, surtout si celui-ci occupe un statut d'autorité dans la hiérarchie.
Si les fautes peuvent avoir un coût, de se remettre à niveau, quelle que soit la méthode, en a un aussi. Sans vouloir pointer une des formations évoquées, il ne faudrait pas non plus que le malheur des uns fasse le bonheur des autres.
Si les fautes de frappe et d’inattention peuvent être évitées par une simple relecture, pour les fautes qui relèvent d’une méconnaissance ou d’un oubli des règles d’orthographe et de grammaire, il est possible de progresser. Ce n’est pas en ignorant les difficultés de la langue française mais en s’y confrontant que l’on parvient à les surmonter.
Une formation de plusieurs heures, balayant l’ensemble des subtilités de notre langue, approfondira et renforcera vos connaissances, pour acquérir une plus grande autonomie au niveau de l’expression écrite.
Cette formation, si elle n'a pas le mérite de résorber plusieurs années de lacunes orthographiques, grammaticales, aura peut-être celui de remettre un pied à l'étrier, de vous montrer que la langue française peut être apprise et doit l'être avec plaisir.
Au-delà des bénéfices en matière de crédibilité pour soi et l’entreprise, n’y a-t-il pas également un vrai plaisir à ne plus douter de l’écriture de mots et d’expressions que l’on utilise si souvent ?
L'idée est d'aborder ces formations de remise à niveau en français, non pas en tant que victime, en gardant à l'esprit que vous étiez le cancre de la classe, mais en tant qu'acteur de votre savoir, de vos connaissances.
Le français n'est ni plus ni moins une discipline qui s'apprend, s'optimise, que l'on maîtrise d'autant mieux qu'on la pratique régulièrement.
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