Mais qui est SK1 ? C’est le nom donné au tueur en série qui a sévi durant 10 ans dans l’est parisien ; « Serial Killer 1 » n’est autre que Guy George. Le personnage central du film est le jeune flic qui durant 10 ans va suivre cette affaire, essayer d’établir des recoupements entre différentes affaires et se battre contre les dysfonctionnements de la Police pour trouver ce tyran sanguinaire.Bon çà pourrait être un « Zodiac » (très bon thriller de Fincher) revisité avec un serial local tricolore ; et on y croit assez durant les 45 premières minutes. C’est vrai que cette ligne est tout de même vite condamné par le manque de mystères, on connaît le coupable d’entrée de jeu ; mais aussi par un choix scénaristique mou du genou, toutes les scènes d’agressions sont volontairement laissées hors champ. Donc à part la scène d’agression ratée de Guy George, pour la tension, la peur, l’horreur, en résumé l’esprit thriller, on repassera.Tiens, çà pourrait être aussi un « L627 » (très bon film réaliste sur l’état de la Police et de ses flics de Bertrand Tavernier) ; c’est ce que pourrait laisser penser aussi la première scène. Mais voilà, de larges voire d’abyssales ellipses, limites risibles, nous montre le jeune flic en proie au doute, puis à la rupture dans son couple ; pour finir par une dernière ellipse nous le montrant attendant son deuxième enfant. Trop de petits cailloux parsemés au hasard pour que l’on s’attarde sur cette thématique. On aurait alors aimé voir des flics liens entre l’Etat et la lie de la société.Et pourquoi pas alors un film sur l’inefficacité de la Police ? Tout y passe c’est vrai, débâcle de la Police, guerres intestines, batailles d’ego, incompétences, manque de coordination entre les services ; on apprend même que le tueur est passé deux fois dans leurs services en sortant libre durant l’enquête… Scandaleux pour les victimes qui auraient dû survivre surtout que Guy George n’était apparemment pas un tueur calculateur mais plutôt une petite pointure. Mais tout cela est juste évoqué sans porter aucun regard critique voire avec même de la complaisance pour ces défaillances. Le réalisateur tente aussi la piste juridique en mettant en avant la mission de l’avocat aux prises avec ses propres convictions. Pour balayer en fin de film cette voie de manière lénifiante dans un dialogue final entre l’avocate et le flic tellement convenu que totalement irréaliste.Ensuite le grain d’image est dégueulasse pour le flash backs afin que le spectateur puisse bien identifier la chronologie alors que dans les 90’s la qualité de l’image des films d’époque est bien supérieure.Bilan des opérations, ce film est très bien documenté tout comme « Faites entrer l’accusé » sur le même sujet ; on ne s’ennuie pas, mais c’est incroyablement plat même les acteurs ne sortent pas du lot. Mis à part la composition convaincante d’un Adame Niane à la fois glaçant et émouvant.
Sorti en 2014