« Hum, délicieux ce dessert, ma chère… ! Mais comment avez-vous réussi à lui donner ce petit goût de pomme d’amour ? »
« Ma parole on se croirait à la foire du Trône…»
Et « ma chère » de se confondre en explications gastronomico-culinaires, au lieu d’avouer qu’elle a seulement ajouté quelques gouttes d’arôme artificiel à sa préparation.
A sa décharge elle est loin d’être la seule, à tromper ainsi ceux qui dégustent ses « créations ».
Non seulement les industriels de l’agro-alimentaire y ont succombé depuis bien longtemps, mais ils ont été rejoints par une multitude de de pâtissiers, glaciers, maisons de macarons et de chocolat, restaurateurs et traiteurs de renom. Sans compter les innombrables boulangers, charcutiers ou autres commerces de bouche de proximité qui utilisent ces arômes dont les effluves se répandent jusque sur le trottoir.
Les fabricants de ces mixtures gustatives revendiquent en effet des milliers de référence. Il faut dire que leur catalogue est à la hauteur de la demande : plus de 250 arômes différents : depuis la truffe jusqu’aux morilles, de la barbe à papa à la fraise tagada, du bacon au fromage de chèvre…
Voilà donc des décennies qu’on trompe notre goût à tel point que les tests des nutritionnistes révèlent que les personnes interrogées avouent préférer les préparations intégrant des arômes artificiels à celles ne contenant que des produits naturels. L’arôme de truffe a détrôné la vraie truffe, jugée trop fade !
Hélas, pour le réveillon, l’inventive cuisinière qui officiait aux fourneaux, a dû quelque peu confondre les flacons.
Après la poularde à la réglisse, on a dû s’extasier devant un tiramisu parfumé à l’oignon …
Petitgrognon