Je devais avoir à peine 20 ans, c'était un dimanche soir pluvieux et triste d'hiver, que je passais le plus simplement du monde devant le film de fin de Week-end sur la première chaîne télévisée française. Le film en question, "Mes meilleurs copains", n'était pas désagrèable même s'il n'atteint pas des sommets cinématographiques (c'est quand même le moins mauvais de Jean-Marie Poiré, et c'est surtout celui qui a révélé Jean-Pierre Darroussin), bref, la soirée se passe tranquillement jusqu'au générique de fin.
Et là, c'est le choc, la chanson de fin, c'est la version de "With a little help from my friends" par Joe Cocker. Une voix rauque, habitée, qui sentait l'alcool, le tabac et tous les excés, des chorus de feu, une énergie incroyable, bref l'essence même de ce qui me fait aimer la musique et par-dessus tout le rock.
Depuis, bien évidemment, j'ai vu et revu le concert de Woodstock ne fait qu'amplifier la première impression : Cocker ne chante pas, il est, il vit la chanson. La prouesse est encore plus évidente lorsqu'on écoute la version originale des Beatles qui a côté n'est qu'une petite bluette de 2 minutes 30 (bon, j'exagère, mais je ne suis pas un grand fan du groupe de Liverpool, même si j'admire beaucoup l'album d'où est tiré cette chanson !) qu'il a transformé en morceau rock puissant et vertigineux de presque 8 minutes.
Pour comparer, la version des Beatles :
et pour le plaisir, un petit extrait du film :