Elementary // Saison 3. Episodes 13 et 14. Hemlock / The Female of the Species.
Après l’excellent double épisode précédent, Elementary revient à une formule qu’elle connaît bien sans pour autant chercher les facilités. Elle se complique alors forcément un peu la tâche mais toujours dans un soucis de plaire aux téléspectateurs. C’est rare de voir des séries policières ayant l’ambition de plaire au téléspectateur. Je pense bien évidemment au cas de « Hemlock » qui est un épisode au cas de la semaine assez faible qui ne permet pas vraiment de sortir de la petite mécanique bien huilée de la série. Mais ça c’est seulement au premier abord ça les personnages sont là et la série les exploite à merveille. C’est aussi le premier épisode de la seconde partie de la saison 3 et le mystère développé dans cet épisode n’a au demeurant, rien d’exceptionnel. L’histoire d’un mari disparu, c’est quelque chose que l’on a déjà vu des dizaine de fois mais ce qu’il y a de plus intéressant c’est la façon dont Sherlock est utilisé, et accessoirement sa relation avec Joan qui reste toujours très bien remise en cause cette année. La saison a vraiment su se forger autour de la relation de ces deux personnages qui s’est finalement transformée et qui n’est plus celle des débuts.
C’est loin d’être le pire cas de la semaine que Elementary ait pu nous offrir mais cela part dans tous les sens et du coup, quand à la fin cela ne va nulle part, on se demande si l’on n’a pas perdu un peu son temps. La révélation finale de l’épisode manque là aussi de subtilité et l’on a connu cette série beaucoup plus inspirée. C’était une fin presque bâclée qui va un peu à l’encontre de tout ce que la série a pu développer au travers de ses cas de la semaine habituels. Après l’arc centré sur Kitty, il fallait bien que l’on soit déçu. Ce n’était pas facile de rester au même niveau de qualité que l’épisode précédent avec « Hemlock » et je peux aussi comprendre que les scénaristes aient eu besoin de marquer la transition. C’est ce que cet épisode fait. Il utilise cependant très bien les personnages de la série et ce que j’ai adoré c’est l’ouverture même de l’épisode qui nous offre un condensé de Sherlock vivant seul. Ce n’est pas ce que Elementary a fait de plus original mais cela permet de ne pas entrer dans cet épisode avec le sentiment que ce que l’on va voir ne peut pas être aussi bon que les deux épisodes précédents. Le fait que Sherlock tente d’aller de l’avant sans Joan démontre aussi l’envie de la série de montrer à quel point ces deux là sont faits pour être ensemble.
Professionnellement parlant j’entends bien. L’affaire de al permet donne une occasion en or à Sherlock afin de reconnecter un peu son histoire avec celle de Joan alors qu’ils vont se retrouver encore une fois sur la même affaire. Joan voit en Sherlock de la solitude et au fond, cela peut se comprendre que les deux se manquent à l’un comme à l’autre car il y a une telle alchimie encore palpable malgré leur séparation que l’on ne pouvait pas demander mieux de la part de Elementary. Cet épisode a aussi l’avantage de se terminer de façon inattendu. Avec un épisode aussi classique et rasoir, je m’attendais à une fin égale sauf que ce n’est pas du tout le cas. La fin est tout de même surprenante (même si l’on a connu mieux là aussi. Je me cependant cependant si finalement cet épisode n’est pas en train de préparer petit à petit le retour à la normale entre Sherlock et Joan, ce qui serait assez intelligent après le passage de Kitty, introduite au début de la saison pour remplacer Joan aux côté de notre héros. Le second épisode, « The Female of the Species » était très différent et surtout très réussi. C’est un épisode transitoire pour Joan dans la série. Je me demande vraiment si finalement cet épisode n’est pas celui où Joan accepte enfin le fait qu’elle est une détective et qu’elle n’est plus la femme qu’elle était avant, au début de la série.
Mais c’est aussi un épisode qui lui permet d’accepter le fait que sa vie ne sera plus jamais la même et donc plus jamais normale. Avec la mort d’Andrew (ce qui est tout de même impressionnant) qui était une tentative d’assassinat commandité par Elana March, Joan a arrêté de communiquer et est un peu devenue comme Sherlock. Cet épisode est l’occasion pour Joan de passer d’une partie de sa vie à une autre partie de sa vie de façon intelligente. Car c’est un épisode qui permet aussi de voir qu’il y a une vraie contraction chez Sherlock vis-à-vis de Joan. C’est quelque chose que Sherlock a toujours vécu et vit encore aujourd’hui du coup il ne peut pas vraiment exprimer son attention comme il se doit. C’est aussi l’épisode que Lucy Liu va réaliser pour Elementary. En termes de mise en scène, il n’y a rien de différent. Je trouve toujours assez drôle de voir des acteurs de séries réaliser des épisodes car généralement ils n’apportent gère grand chose à la mise en scène. Dans mes souvenirs c’est très rares, sauf peut-être Matthew Gray Gubler pour Esprits Criminels qui, dans les épisodes qu’il a réalisé pour le compte de la série, a tenté de trouver de nouvelles choses, offrant une mise en scène légèrement différente à l’épisode.
On sent que le but de Elementary est de permettre à Joan et Sherlock de se retrouver car il n’y a pas d’autre solution et que les deux se comprennent désormais comme jamais auparavant. Mais cet épisode cherche aussi à éloigner Joan des autres alors qu’elle se retrouve en partie seule contre tous. Il n’y a pas vraiment de cas de la semaine dans cet épisode et c’est quelque chose que j’ai réellement apprécié. L’histoire de ces zèbres kidnappés c’était plutôt drôle et cela permet aussi à Elementary de changer un peu sa façon de faire. Elle a pour habitude de débuter avec un meurtre et d’en faire découler un épisode. Cette semaine la mécanique est radicalement différente mais cette saison a justement fait énormément de choses dans ce sens là, permettant d’aller ailleurs. Il y a un début classique mais une suite beaucoup plus originale. L’épisode se concentre également sur Bell et Sherlock. La scène que j’ai préféré est probablement celle où ils marchent tous les deux dans la neige dans le Zoo du Bronx. C’était une scène réellement intéressante qui change aussi de ce que l’on voit souvent dans la série (même si le grain final reste le même). C’est avant tout le plan séquence qui m’a plu.
Note : 5.5/10 et 8/10. En bref, une transition intéressante pour Elementary.