Erre et aime : deux verbes qui en disent long sur notre parcours, fait d'erreurs et d'amours.
Cette romance résume toute notre petite enfance, mélange de curiosité et d'innocence...
Un désir qui découvre l'interdit et le transgresse petit à petit... jusqu'à ce qu'il soit assouvi.
À cet âge, le plaisir n'a pas de prix, il est gratuit. L'errance jusqu'aux portes de l'adolescence... l'âge ingrat, où l'on cherche ce que l'on a.
On cherche l'erreur. On cherche l'amour. On cherche le vide et on le trouve... quelque part dans l'inachevé...
On rêve et on crève d'apprendre que la vie est une histoire brève.
Et puis un jour, on se lève, plus vieux que la veille en changeant le sens des lettres de l'alphabet : on n'erre plus, on n'aime plus, on souscrit aux deux initiales qui ferment le bal : R et M...
Raison et maison... raison... maison...
C'est tout ce qui nous attend même si ce n'est pas évident.
Être une raison. Avoir une maison!
C'est de l'économie politique : une raison et une maison à garder. C'est la liaison nécessaire pour avoir une prise sur le réel.
Mais les temps ont changé. On n'a plus de raison. Plus de maison à garder... juste des yeux pour regarder un monde qui ne nous regarde plus.
Il faut payer pour avoir un droit d'accès à une maison qu'on a construite et un droit de regard sur une raison qu'on a constituée.
Les gardiens de la cité ont tout pris, y compris l'envie de nous révolter. Avec leur 49.3 ils passent en force... et forcent le passage...
Parce que le peuple n'est plus ce qu'il était. Il est retombé en enfance ... il erre et meurt.
Qu'est-ce qu'on attend pour cracher sur sa tombe ?