Les chercheurs des US Centers for Disease Control (CDC) et des Universités du Kansas et du Colorado, expliquent que l’homme s’était présenté en demande de soins, en raison de morsures de tique, avec pour symptômes la fièvre et la fatigue. Le patient a rapidement présenté une thrombocytopénie (diminution du nombre de plaquettes sanguines) et une leucopénie (diminution du nombre de globules blancs) et a reçu un traitement par antibiotique (doxycycline). Finalement le patient a développé une défaillance viscérale généralisée et est décédé suite à un arrêt cardiorespiratoire.
Le virus responsable ne fait pas partie des agents pathogènes connus comme transmis par les tiques : En effet, les résultats des tests moléculaires et sérologiques pour ces pathogènes se sont révélés négatifs, mais, suggéré la présence d’un autre virus. Une analyse génétique a permis d’identifier le virus comme un nouveau membre du genre Thogotovirus.
Le genre Thogotovirus comprend 6 virus connus, principalement associés aux tiques. 2 de ces virus (Thogoto et Dhori) sont actuellement connus pour provoquer une infection et la maladie humaines. A ce jour, seuls 2 cas humains présentant des anticorps contre Thogoto et 5 cas d’infection au virus Dhori ont été documentés.
Ce nouveau Thogotovirus associé à la fièvre et à la mort a très probablement été transmis par les morsures de tiques, expliquent les chercheurs, car l’homme, d’une cinquantaine d’années, était en bonne santé mais s’était présenté avec plusieurs marques de piqûres de tiques et avec une tique gorgée de sang encore fixée sur son épaule. Le lendemain, il était pris de fièvre, d’anorexie, de frissons, céphalées, myalgies et arthralgies. Malgré le traitement antibiotique prescrit à 3 jours présumés de l’infection, à l’hôpital, le patient a continué à faire des malaises et a rapidement présenté des signes de complications sévères, au point d’être transféré, au 10è jours en unité de soins intensifs. Le 11è jour, après plusieurs réanimations, les médecins ont pris la décision d’arrêter les soins, le patient est décédé.
La charge de ces agents pathogènes a été sous-estimée, écrivent les auteurs. Ils ne savent actuellement préciser combien d’infections humaines et cas de maladie pourraient être attribuables à ce nouveau virus. On sait aussi qu’il n’a pas répondu au traitement par doxycycline. Des recherches sont déjà prévues pour en apprendre plus sur ce nouveau virus, préciser sa répartition géographique, mieux comprendre sa » biologie » ou processus d’action et identifier ses vecteurs et ses réservoirs. Des données indispensables pour caractériser l’épidémiologie et mettre en œuvre les mesures de prévention et de surveillance nécessaires.
Source: CDC Emerging Infectious Disease May 2015 Novel Thogotovirus Species Associated with Febrile Illness and Death, United States, 2014