- A l'origine, il me semble qu'il y a une orientation stratégique géniale. Alors que tout le monde ne parie que sur la nième génération mobile, histoire de faire casquer le consommateur, Sigfox a fait de l'innovation frugale. Il installe un réseau mondial qui gère des sortes de tweets. Cela ne s'adresse pas à des ordinateurs ou à des mobiles, mais à des émetteurs consommant peu. En outre, la bande de fréquence utilisée semble gratuite. Le déploiement peut donc se faire relativement vite et à coup faible. D'autant que, pour accélérer, la société semble s'appuyer sur des partenaires locaux. Ce qui paraît très malin.
- Tout cela permet de dire que Sigfox est le champion de "l'Internet des objets" (ou des choses). Un mot qui rend fou l'investisseur et le gouvernant. Mais, c'est faux. Car l'Internet des objets est une fumisterie de marketeux : ce sera surtout l'Internet des virus et des pirates. Sigfox, lui, me semble attaquer un besoin réel. Celui des objets ou des gens dont il faut suivre les mouvements, sans avoir besoin de beaucoup plus d'informations. Par exemple, j'ai découvert, il y a une vingtaine d'année, que la SNCF ne savait pas où passaient ses wagons. Avec Sigfox ce problème ne se poserait pas. (J'espère qu'il a été résolu.) Là où Internet présente un intérêt dans cette histoire, c'est qu'il offre un moyen sophistiqué hyper bon marché de traiter les données collectées, de leur apporter des services à valeur ajoutée.
- Autre coup de génie : Anne Lauvergeon préside Sigfox. Or, elle a ses entrées partout, et, probablement, une revanche à prendre sur la vie. Cela va la rendre encore plus redoutable que d'habitude. Hasard ? Il se trouve que Sigfox vient d'annoncer un partenariat avec Airbus et une levée de fonds de 100m€.
- Les investisseurs initiaux semblent avoir été visionnaires et aventureux. Ce qui est assez rare pour être souligné.
(Mes références viennent du site de Sigfox.)