Votre accompagnement intègre la gestion du stress. Mais ne doit-on pas chercher à supprimer son stress, plutôt que de le gérer ?
Hans Selye, le grand chercheur qui fit connaître au monde le concept du stress, disait : » L’homme moderne doit maîtriser son stress, sinon il sera voué à l’échec, à la maladie et à la mort prématurée « .
Le stress fait partie de nous et nous en avons besoin car il a une fonction très importante celle de signal. Le stress est une réaction physiologique face à une agression extérieure. Il nous signale que quelque chose n’est pas comme d’habitude, qu’il y a peut-être danger. Ainsi notre organisme déclenche une poussée d’adrénaline qui nous permettra de prendre nos jambes à notre coup ou bien d’attaquer si besoin est. C’est comme un « bon stress ».
Le « mauvais stress » est un stress permanant qui entraine certaines manifestations physiologiques comme : tension haute, nervosité, baisse du système immunitaire, difficultés de concentration, fatigue chronique, problème de sommeil, etc …
L’idéal est donc d’avoir du stress, le bon, celui qui nous sert de signal lorsqu’un danger est proche.
Gérer le stress est la meilleure solution afin de n’avoir plus que du bon stress.
On dit souvent que les métropoles abritent des « générations de stressés ». Quels sont les principaux facteurs de stress ?
Les événements entrainant le plus fort taux de stress sont les décès et surtout celui du conjoint. Puis tout ce qui concerne les séparations (divorce, emprisonnement, éloignement de la famille, licenciement) ainsi que les problèmes de santé (maladies, interventions…).
Notons que le mariage se trouve placé assez haut dans l’échelle du stress créée par Holmes et Rae : entre maladie et licenciement.
Tous les changements occasionnent du stress car il nécessite de faire le deuil de ce qui n’est plus et de s’adapter à la situation nouvelle.
Cela peut être plus ou moins long suivant la fluidité psychique de chacun.
Comment parvenir à gérer son stress si tout, dans notre vie, nous pousse à être stressé ?
En prenant le plus possible du temps pour soi : des moments loin des sources de stress. Prendre le temps dès qu’on le peu, cela permet de prendre du recul sur les événements. Il nous permet aussi de nous retrouver : de faire un retour sur soi.
En pensant à privilégier ce qui nous détend et nous ressource.
Au besoin se faire accompagner par un psychothérapeute, cette démarche permet alors de prendre du recul, de se sentir moins seul fasse à l’adversité, de comprendre pourquoi les événements ont tant de prise sur nous.
Quelles sont, selon vous, les principales barrières que l’on se met à soi-même, que ce soit au quotidien ou dans la vie en général ?
La résistance au changement occasionne énormément de stress. Le fait de ne pas accepter les changements qui s’imposent à nous entretient le stress. Suivant l’importance du changement la personne sera plus ou moins stressée. L’important est de reconnaître l’inconfort ou la souffrance et d’accepter de se faire aider.
Les croyances sur le monde peuvent aussi être une barrière. En effet nous avons tous différentes croyances sur le monde dues à nos expériences. Mais parfois ces croyances sont limitantes. La levée de ces croyances permet d’élargir notre vision du monde. Avec une vision plus large sur la situation nous trouvons alors les ressources nécessaires pour rebondir et trouver les solutions.
Les croyances limitantes peuvent être sur soi : « je ne suis pas capable », « je n’ai aucun talent », « je suis paresseuse », « je suis moche »…
Ou sur les autres « tous les hommes sont des séducteurs », « les blondes sont idiotes », « les brunes sont sensuelles », etc
Ou sur la vie « la vie n’est pas un long fleuve tranquille », « dans la vie, on ne peut pas tout avoir », « être méritante c’est se tuer au travail »…
Comment en vient-on à la psychothérapie ? Quel est le vécu nécessaire pour devenir psychothérapeute ?
Le vécu pour être psychothérapeute est justement d’avoir vécu. Cela n’est pas forcement une question d’âge mais il est nécessaire d’avoir une expérience de vie suffisamment longue pour pouvoir accompagner sans jugement et avec bienveillance. Je dirais qu’une certaine sagesse est obligatoire. Le métier de psychothérapeute est une seconde profession car il faut avoir vécu avant.
Un travail personnel de fond est aussi obligatoire car comment accompagner si on n’a pas parcouru le chemin. Et plus on va loin, plus on est en mesure d’accompagner loin.
Plus le travail de thérapie personnelle sera profond et fouillé, plus le thérapeute sera en terrain connu : le territoire de la psyché humaine.
On vient à la psychothérapie souvent après des événements qui nous ont poussés à consulter. Mais c’est un long cheminement que de découvrir pourquoi on souhaite être psychothérapeute. Il est important d’avoir fait le point sur cette question fondamentale.
Selon vous… quelles sont en général les causes majeures de l’échec professionnel ?
Mais qu’est ce qu’un échec professionnel ? Etre licencié pour insubordination ? Ne pas fournir les résultats attendus ? Avoir un mauvais relationnel ? Ma réponse par ce questionnement est certes provocante mais mérite qu’on s’y arrête. Les causes d’un échec professionnel sont vastes : le manque de confiance en soi , des problèmes personnels qui empiètent sur le domaine professionnel, une méconnaissance de soi, de ses besoins et de ses valeurs, des croyances limitantes sur soi et le monde du travail. L’anxiété, l’angoisse et une mauvaise gestion du stress peuvent aussi être un cocktail particulièrement puissant pour favoriser l’échec.
Fondamentalement l’échec professionnel n’est-il pas un signal nous avertissant que cette profession (ou l’environnement professionnel) n’est pas pour nous ? Bon nombre de personnes ont vu leur vie basculer dans le bonheur suite à un licenciement. Elles ont réappris à vivre sans stress, elles ont pris le temps de se poser les bonnes questions et de véritablement choisir leur orientation professionnelle.
Vous pratiquez également la relaxation guidée… auriez-vous un petit exercice de relaxation guidée à proposer à nos lecteurs ?
Pour se sentir plus fort et retrouver une stabilité on pourra visualiser un gros chêne et imaginer devenir ce chêne.
Pour trouver le calme on pourra visualiser un paysage inconnu que ce soit une plage ou une campagne ou un paysage de montagne.
Pour prendre du recul on pourra se visualiser en oiseau survolant des paysages magnifiques.
On pourra illustrer cela de musique de relaxation que l’on trouve dans le commerce.
Le tout doit être accompagné d’une détente du corps s’approfondissant à chaque expiration. On sera aussi plus conscient de sa respiration, de son corps, de ses pensées.
Et afin que cela ait son effet dans la vie de tous les jours on n’oubliera pas de revenir souvent à la conscience de la respiration.
Cette conscience de la respiration est un leitmotiv que l’on retrouve dans la méditation, la sophrologie et l’hypnose.
Un de vos ateliers thématiques traite de l’enfant intérieur. De quelle façon peut-on découvrir ou redécouvrir son enfant intérieur… en quoi peut-il nous être utile dans la vie ?
Nous sommes en contact avec notre enfant intérieur dès que l’on joue et surtout lorsque l’on retrouve des jeux de l’enfance. On se reconnecte à cette dimension de nous même au travers de l’hypnose, au travers du dessin ou à l’aide d’exercice comme la lettre de l’enfant à l’adulte. J’utilise cet exercice en groupe ou en accompagnement individuel.
Entrer en contact avec notre enfant intérieur c’est retrouver spontanéité, joie, créativité, et un puissant élan de vie. Et c’est surtout cicatriser les blessures du passé afin d’être libre aujourd’hui dans sa vie d’adulte.
Interview réalisée pour le site Boutique Bien-être http://www.boutique-bien-etre.org
par Géraldyne Prévot-Gigant
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Mesurer ses besoins et ses connaissances en méditation, en maîtriser les 3 piliers (posture, respiration, vide mental), trouver le chemin vers son moi le plus profond : bref, la pratique du calme intérieur se travaille et commence par une bonne série d’ exercices.
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